2 mars 1794, Turreau rend compte du Grand Massacre de La Gaubretière

L’histoire officielle nous enseigne que les autorités révolutionnaires à Paris n’étaient pas tenues au courant des massacres et des destructions perpétrées par les soldats de Turreau livrés à eux-mêmes. Les deux lettres qui suivent ont de quoi nous convaincre du contraire…


Le monument du Drillais à La Gaubretière, sur la route de Bazoges-en-Paillers, commémore le Grand Massacre du 27 février 1794
Toutes les deux ont été rédigées de la main de Turreau, général en chef de l’Armée de l’Ouest au début de l’année 1794, qui rend compte, comme il est tenu de le faire, de la campagne d’anéantissement de la Vendée dont la mission lui a été confiée par le Comité de Salut Public. Parmi les événements qu’il relate, on trouve la mention du grand massacre commis par la colonne de Huché à La Gaubretière, le 27 février 1794.

« De Nantes, le 2 mars 1794,
« Le Général en Chef Turreau au Ministre de la Guerre,
« Je reçois dans l'instant un arrêté du comité de salut public qui m'ordonne de correspondre avec toi par chaque ordinaire : je l'exécuterai autant qu'il me sera possible […]
« Le général de brigade Huché, qui commande à Chollet une forte garnison avait reçu l'ordre de moi de dissiper tous les rassemblements qui pourraient se former aux environs. Instruit qu'il y avait sept ou huit cents brigands à la Gaubretière qui inquiétaient Mortagne, Huché part de Chollet avec un fort détachement, et, par une marche nocturne et rapide, surprend les ennemis. Cinq cents ont été taillés en pièces, parmi lesquels un grand nombre de femmes, car les femmes s'en mêlent plus que jamais. Cette affaire a eu lieu le 27 février et ce rassemblement est entièrement dissipé… »

Le même jour, Turreau adresse une lettre au Comité de Salut Public :

« De Nantes, le 2 mars 1794,
« Le Général en Chef Turreau au Comité de Salut Public,
« Encore une victoire remportée sur les rebelles ! Le général Huché, commandant les troupes stationnées à Chollet, s'étant, par mes ordres, porté à la Gaubretière, a fait mordre la poussière à cinq cents scélérats. La cavalerie qui les accompagnait a pris la fuite avant l'action. La fusillade a duré peu de temps, et l'arme blanche, si chérie des Français, a fait la besogne… »

Pour comprendre de quel fait d’armes se glorifie Turreau, il suffit de lire l’article suivant : 27 février 1794, le Grand Massacre de La Gaubretière

Samedi 3 Mars 2012
La rédaction
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