3 janvier 1794, la bataille de Noirmoutier

L'île de Noirmoutier a été âprement disputée tout au long de la guerre de 1793. Conquise le 17 mars, aux premiers jours de l'insurrection, elle a été reprise par les Bleus le 27 avril, jusqu'à ce que Charette s'en empare le 13 octobre. Mais l'effondrement de la Grande Armée menace à présent le dernier réduit vendéen.


La Mort de d'Elbée à Noirmoutier, par Julien Le Blant (1878)

Carte de Noirmoutier en 1790 (cliquer pour agrandir)
Les premières attaques des Bleus ont débuté le 30 décembre 1793, par la mer, sans que leurs navires ne parviennent à percer les défenses des forts de Noirmoutier. Pourtant Charette est absent. Il est déjà reparti en campagne à travers le Bocage depuis plusieurs semaines. L'île conserve toutefois près de 2.000 combattants.

Haxo dirige l'offensive. Sur les 6.000 hommes dont il dispose, il en confie plus d'un millier à Jordy pour débarquer à la pointe de la Fosse, au sud de l'île. Les Bleus se heurtent à une forte résistance qui ne peut cependant les empêcher de prendre d'assaut les batteries côtières. Haxo fait alors passer le reste de ses troupes par le Gois, à marée basse, avant de s'emparer de Barbâtre en début d'après-midi. Les représailles ne tardent pas : tous les hommes saisis dans le bourg sont exécutés. Les assaillants reprennent sans attendre leur marche sur Noirmoutier, tandis que les Blancs essaient en vain de les arrêter dans cette partie étroite de l'île.

Vitrail des fusillades de Noirmoutier en 1794 (église de Saint-Mars-la-Réorthe)
A une lieue de la ville, des parlementaires vendéens se présentent aux conventionnels qui accompagnent les armées républicaines. Ils sont venus leur annoncer la capitulation de la garnison contre la promesse de la vie sauve. Haxo l'accepte. Confiants, les Blancs sont désarmés et enfermés dans le château et dans l'église Saint-Philbert. Naturellement la parole d'un officier n'engage en rien les conventionnels (qui n'ont jamais fait grand cas de l'honneur). Ces derniers exultent : « D'Elbée, généralissime des ci-devant armées royales et catholiques, est tombé entre nos mains », écrit le représentant Turreau, qui, avec ses collègues Prieur de la Marne et Bourbotte, décident le soir même de rebaptiser Noirmoutier : Ile de la Montagne, du nom du parti montagnard.

Les jours suivants seront marqués par une impitoyable chasse aux réfugiés vendéens et par une longue série de fusillades dans les dunes de Banzeaux, qui feront plus de 2.000 victimes, un exemple parmi les innombrables massacres commis à cette époque à travers toute la Vendée Militaire.
Mardi 3 Janvier 2012
La rédaction
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