A La Gaubretière, le Souvenir Vendéen honore le Panthéon de la Vendée Militaire

L’assemblée générale de l'association du Souvenir Vendéen s’est tenue hier à La Gaubretière, commune du Haut-Bocage qui fut à la fois un haut lieu de l’insurrection de 1793 et l’une des principales paroisses martyres en 1794 et 1795.


L'église Saint-Pierre de La Gaubretière
Une soixantaine d’adhérents se sont retrouvés ce samedi matin, avant 10 heures, à l’ombre du vieux clocher de La Gaubretière, rescapé de deux sièges républicains, le 4 février 1794 et le 2 mars 1795, et surtout de la reconstruction de l’église Saint-Pierre dans les années 1860-1870. Accueillis par le Père Paul, nous avons assisté à la messe célébrée pour l’occasion. Un bel hommage a d’ailleurs été rendu à tous ceux qui ont succombé à la Terreur, si nombreux sur cette terre du Haut-Bocage vendéen, ainsi qu’à toutes les victimes de génocide d’hier et d’aujourd’hui.

L'arrivée au cimetière de La Gaubretière
Au terme de la célébration, nous avons pris la route du château de Landebaudière où se tenait la réunion. Il existe en fait, à la sortie de La Gaubretière, sur la route de Tiffauges, deux châteaux de ce nom. Le plus ancien, sur la droite, date du XIVe siècle. Jugé trop médiéval par son propriétaire, Pierre Prosper Gouffier de Boisy, il fut délaissé au profit d’une nouvelle demeure aux lignes classiques très pures, édifiée de 1787 à 1789, de l’autre côté de la route. C’est dans une ancienne dépendance de ce château qu’était organisée l’assemblée générale de l’association.

Le président, M. de Dreuzy, et quatre membres du conseil d’administration nous ont exposé leurs rapports sur l’année écoulée, manifestations et événements auxquels le Souvenir Vendéen a participé, bilans financiers, etc. Cet état des lieux fort détaillé s’est déroulé dans un consensus confondant. Rappelant sa promesse de l’an dernier, M. de Dreuzy a d’autre part évoqué sa prochaine démission de son poste de président de l’association, dressant par là même un bilan de son mandat, relatif à l’évolution du nombre d’adhérents, aux outils développés pour promouvoir le Souvenir Vendéen (plaquettes, site internet, etc.) et aux perspectives pour les célébrations du 220e anniversaire des Guerres de Vendée en 2013. Deux dates ont déjà été annoncées, le 23 mars à Saint-Florent-le-Vieil et le 19 octobre à Cholet.

Le dépôt de gerbe de Jehan de Dreuzy, président du Souvenir Vendéen, Bruno Retailleau, président du Conseil général de la Vendée, et Jean-Claude Giraud, maire de La Gaubretière
Parmi les interventions émanant de la salle, citons un appel à participer à la Journée de Printemps de la Section La Flèche-Le Mans, le dimanche 20 mai 2012 ; et l’hommage demandé à la mémoire de Monsieur Collinet, dans la revue, pour son legs exceptionnel en faveur de l’association. Profitant du temps qui restait avant de passer à table, l’Assemblée s’est achevée par des échanges amènes, reconduisant spontanément les membres du conseil d’administration en fin de mandat. A peine fut-elle troublée par quelques demandes particulières quant à l’organisation des assemblées générales, qui n’ont toutefois guère trouvé d’écho au sein de la direction.

La réunion s’est ensuite prolongée dans une salle mitoyenne, pour un déjeuner aussi savoureux que convivial. A la fin du repas, nous avons quitté Landebaudière afin de nous rendre au cimetière de La Gaubretière, pour une visite chargée d’histoire. Rassemblés vers 15 heures devant l’entrée du « Panthéon de la Vendée Militaire » – comme Jean Lagniau, ancien président du Souvenir Vendéen, l’avait si pertinemment désigné – nous avons été rejoints par Bruno Retailleau, président du Conseil général de la Vendée, venu s’associer à l’hommage que nous allions rendre au demi-millier de Gaubretiérois que la Révolution emporta dans sa folie meurtrière.

L'allocution de Bruno Retailleau (au second plan, Christian Mênard, délégué du Souvenir Vendéen pour le canton de Mortagne-sur-Sèvre)
Après un dépôt de gerbe au pied de la grande croix de granit sous laquelle reposent les ossements des victimes des Colonnes infernales, MM. de Dreuzy et Retailleau se sont adressés à nous. Le premier a retracé les événements qui eurent lieu à La Gaubretière de 1793 à 1795, félicitant à la fin de son allocution M. Dominique Souchet, député de la Vendée, pour son implication en faveur de la reconnaissance du génocide vendéen.

M. Retailleau lui a répondu en remerciant le Souvenir Vendéen pour l’œuvre immense que l’association a accomplie depuis maintenant 80 ans. Et de citer Dostoïevski pour qui « les peuples sans mémoire sont condamnés à mourir de froid ». Soulignant que la force de la Vendée, c’est de ne pas s’être tournée vers l’oubli, ni vers la vengeance, il a défendu avec sincérité sa proposition de loi déposée au Sénat et soutenue par une soixantaine de parlementaires, visant à abroger les décrets exterminateurs d’août et octobre 1793, deux textes toujours en vigueur, qui appellent explicitement à l’anéantissement de la population vendéenne. C’est cette action conjuguée, à laquelle M. Retailleau a naturellement associé Reynald Secher, qui place aujourd’hui la Vendée à la une de l’actualité. L’émission de Franck Ferrand sur France 3, mentionnée à ce propos, en est la meilleure preuve.

Devant la tombe d'Alexandre Rangot, ancien maire de La Gaubretièe
M. Chatry a pris le relais pour nous présenter l’abbé Jacques Jaunet, brillant orateur de la Vendée, curé de La Gaubretière de 1805 à 1823. L’ensemble de ses écrits, réunis grâce à l’initiative d’Henry Renoul, a été publié en 1993 sous le titre Eloge funèbre des Vendéens.

MM. Gréau, Rambaud et Chatry nous ont ensuite entraînés à travers les allées du cimetière, à la découverte des personnages célèbres qui y reposent : le général Sapinaud de La Rairie, Jacques Forestier, commissaire de l’Armée du Centre, Marie Lourdais, l’espionne de Sapinaud et Charette, François Sauvageot, un soldat républicain dégoûté par les ordres de ses supérieurs et qui rallia les Vendéens, ou encore Madame Pépin de Belisle, l’épouse de Pierre Prosper de Boisy cité plus haut, compagnon d’armes de l’Elbée avec lequel il fut fusillé à Noirmoutier en janvier 1794. La visite s’est achevée à la dernière tombe, celle de Jean Félix Clabat du Chillou, maréchal de camp de l’Armée du Centre, dont la vie a été retracée par M. Brangeriau, de l'association La Gaubretière Terre d'Histoire. Il était déjà 17 heures. Chacun a alors pu regagner ses pénates après une journée bien instructive.

Article connexe : La Gaubretière, Panthéon de la Vendée Militaire

Lundi 16 Avril 2012
Nicolas Delahaye
Lu 1800 fois