Au sommaire du n°11 des Cahiers des Mauges

Les Cahiers des Mauges sont devenus une référence pour ce petit pays à cheval entre Anjou et Vendée. Cette revue de qualité – tant pour son contenu que pour sa présentation soignée – propose dans la grande diversité des articles de sa dernière livraison, plusieurs sujets d'histoire passionnants.



Le Vendéen de 93 et le Zouave, vitrail de La Chapelle-Aubry
On lira tout d'abord la biographie de Louis Stanislas Sortant (1777-1840), un de ces combattants intrépides de la guerre de 1832, dans la même veine que le portrait qu'Antony Dugast a récemment brossé de François-Xavier Le Chauff de La Blanchetière.

Trop jeune pour avoir combattu au temps de la Grande Guerre de 93, Louis Stanislas Sortant s'est pleinement révélé lors de la tentative de soulèvement de 1831-1832. A cette époque, les Mauges profondément légitimistes grondent d'une sourde colère contre les exactions du nouveau régime de Louis Philippe Ier. Les croix sont abattues, le Collège de Beaupréau est dissout, les maires suspects sont remplacés par des agents dévoués. Profitant de ce mécontentement, la Duchesse de Berry, belle-fille de Charles X et mère du prétendant légitime au trône, rêve d'une nouvelle insurrection en faveur de son fils Henri.

Depuis mars 1831, Louis Stanislas Sortant est à la tête d'une bande armée d'une soixantaine d'hommes, anciens combattants nostalgiques et jeunes réfractaires à la conscription. Leur tactique consiste à former des petits groupes très mobiles pour frapper en tout point du pays. Ils arrachent les arbres de la liberté, brûlent des drapeaux tricolores, molestent les maires, et récupèrent des armes, en veillant toutefois à ne jamais répandre le sang pour ne pas discréditer leur cause.

Les autorités réagissent en envoyant le 41e de ligne quadriller les Mauges et mener la chasse aux « Chouans » comme on les appelle alors. La tâche est ardue, car les rebelles bénéficient de soutiens parmi la population. Celle-ci ne s'enflamme pourtant pas pour ce soulèvement auquel elle ne croit plus. Les manœuvres des « Chouans » finissent donc par épuiser la petite troupe dont les rangs s'amenuisent au fil des redditions. Sortant lui-même finit par se soumettre, le 15 septembre 1831 et rentre chez lui à La Tourlandry. Il sera jugé et condamné à la prison l'année suivante, après que le grand soulèvement de la Duchesse de Berry aura échoué. Amnistié en 1837, il s'éteint à l'Hôtel-Dieu d'Angers, le 12 octobre 1840.

L'article qui suit intéresse aussi la Vendée puisqu'il aborde l'histoire des Zouaves pontificaux originaires des Mauges. Le texte est accompagné d'une liste de ces combattants de l'Armée du Pape, ainsi que d'un reportage en images sur les vitraux de La Chapelle-Aubry représentant ces Zouaves (illustration ci-dessus).

On ne manquera pas non plus l'article consacré aux églises des Mauges et à leur devenir. Mais il y a tant à découvrir qu'il vaut mieux se plonger directement dans ce Cahier des Mauges très enrichissant.

Les Cahiers des Mauges n°11, novembre 2011, 110 pages, 10 euros.
Vallet 1832, un chef chouan dans la Vendée de Madame, par Antony Dugast, 96 pages, 19 euros.
Mercredi 23 Novembre 2011
La rédaction
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