« Cristiada », la Guerre des Cristeros bientôt sur grand écran

Le cinéma ne s’en est pratiquement jamais inspiré, si ce n’est John Ford pour son film « The Fugitive » (en français, Dieu est mort) sorti en 1947*. Le long métrage réalisé par Dean Wright, dont la bande-annonce promet un grand spectacle, permettra enfin au grand public de découvrir un épisode peu connu de l’histoire mexicaine, la Guerre des Cristeros.


La Guerre des Cristeros (les partisans du Christ), aussi appelée Cristiada – nom choisi pour le titre du film de Dean Wright – désigne le soulèvement paysan qui enflamma une partie du Mexique entre 1926 et 1929, en faveur de la défense de l’Eglise au nom du Christ-Roi. Cette révolte éclata en réaction à la politique anticatholique du président Plutarco Elías Calles, amorcée depuis la révolution mexicaine (1910-1920) qui s’attaqua frontalement à l'Eglise.

La fermeture des lieux de culte fut à l’origine de l’insurrection de plusieurs paroisses dans les régions rurales principalement du centre du pays. L’armée fédérale intervint, prenant d’assaut les églises où s’étaient enfermés les Cristeros, comme à Guadalajara en août 1926, luttant contre la guérilla qui s’était répandue dans les montagnes. Elle fut cependant tenue en échec pendant trois ans. En représailles, elle s’attaqua à la population des régions en rébellion, déplacée vers les villes pour priver la révolte de son soutien. Cette répression fit environ 90.000 victimes. Le clergé catholique paya lui aussi un lourd tribut à cette guerre qui le décima littéralement.

Les négociations entre Rome et le gouvernement mexicain aboutirent finalement, le 27 juin 1929, à un accord qui isola les Cristeros, dont un grand nombre émigra vers la Californie.


La date de sortie aux Etats-Unis du film « Cristiana », dont la distribution impressionnante nous annonce Andy Garcia, Eva Longoria et Peter O’Toole dans les rôles principaux, n’est pas encore connue, mais la bande-annonce donne déjà un avant-goût flatteur de ce qui nous attend. Ces images trouvent en effet, par bien des aspects de cette révolte, un écho particulier dans la mémoire vendéenne.

(* Bien que plus confidentiel, on peut également citer le film mexicain de Matías Meyer, sorti en 2011, « Los últimos Cristeros »)
Mardi 20 Mars 2012
La rédaction
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