« La République s'honorerait de reconnaître cette page sombre d'histoire en Vendée »
Alain Gérard dans la chapelle des Lucs-sur-Boulogne, lieu de l'un des plus gros massacres des guerres de Vendée. - (Photo NR)
« La République s'honorerait de reconnaître cette page sombre d'histoire en Vendée, mais aussi dans ses départements limitrophes comme les Deux-Sèvres, où la liberté instaurée en 1789 a laissé place aux dérives de la Convention, puis en ce terrible hiver 1793-1794, à la Terreur qui s'y livra à un véritable massacre démocratique, premier en date dans l'histoire de l'inhumanité, sur les hommes, femmes et enfants. »
L'ouvrage sur la guerre de Vendée (1793-1796), Les Archives de l'extermination, fera date car l'auteur s'appuie sur des témoignages inédits conservés au service des archives de Vincennes. Cette épopée sanglante, toujours absente des manuels d'histoire de France, fut perpétrée en fait en « Vendée militaire », une région encore étendue hors des frontières de l'actuelle Vendée.
Bref rappel de faits toujours sensibles : à la Révolution, le Poitou d'alors voit plutôt d'un bon œil les droits de l'homme et l'abolition des privilèges. En 1793, quand la Convention décrète la levée en masse pour la guerre aux frontières, et surtout la constitution civile du clergé, le Poitou s'insurge et s'embrase. Premiers morts dans le bocage deux-sèvrien. L'armée catholique et royale (les paysans mal armés) fait trembler les troupes républicaines jusqu'à Savenay où les Vendéens, comme la Convention les appelle déjà, sont écrasés lors de la Virée de Galerne, le 23 décembre 1793. Mais les révolutionnaires ne s'arrêtent pas là. Le Comité de salut public lance sur le Poitou les colonnes infernales du chef Turreau qui déciment la population et brûlent tout sur leur passage, début 1794. A Nantes, des milliers de civils, hommes, femmes et enfants, sont déportés et emprisonnés à « l'entrepôt », avant d'être noyés en masse dans la Loire par un autre chef républicain, Carrier. « On parle de 170.000 morts, au terme d'un dessein purificateur de la Convention, ni raisonnable, ni justifiable. Et le déni a précédé le crime », affirme Alain Gérard. « Il n'y a pas eu d'écrit de la part du pouvoir central ordonnant de tuer les femmes et les enfants, mais il était renseigné : on a trouvé notamment dans les papiers de Robespierre toutes les preuves de ce que faisait Carrier. »
Vendée, les archives de l'extermination, par Alain Gérard (Éditions du CVRH).
Dominique Michonneau
L'ouvrage sur la guerre de Vendée (1793-1796), Les Archives de l'extermination, fera date car l'auteur s'appuie sur des témoignages inédits conservés au service des archives de Vincennes. Cette épopée sanglante, toujours absente des manuels d'histoire de France, fut perpétrée en fait en « Vendée militaire », une région encore étendue hors des frontières de l'actuelle Vendée.
Bref rappel de faits toujours sensibles : à la Révolution, le Poitou d'alors voit plutôt d'un bon œil les droits de l'homme et l'abolition des privilèges. En 1793, quand la Convention décrète la levée en masse pour la guerre aux frontières, et surtout la constitution civile du clergé, le Poitou s'insurge et s'embrase. Premiers morts dans le bocage deux-sèvrien. L'armée catholique et royale (les paysans mal armés) fait trembler les troupes républicaines jusqu'à Savenay où les Vendéens, comme la Convention les appelle déjà, sont écrasés lors de la Virée de Galerne, le 23 décembre 1793. Mais les révolutionnaires ne s'arrêtent pas là. Le Comité de salut public lance sur le Poitou les colonnes infernales du chef Turreau qui déciment la population et brûlent tout sur leur passage, début 1794. A Nantes, des milliers de civils, hommes, femmes et enfants, sont déportés et emprisonnés à « l'entrepôt », avant d'être noyés en masse dans la Loire par un autre chef républicain, Carrier. « On parle de 170.000 morts, au terme d'un dessein purificateur de la Convention, ni raisonnable, ni justifiable. Et le déni a précédé le crime », affirme Alain Gérard. « Il n'y a pas eu d'écrit de la part du pouvoir central ordonnant de tuer les femmes et les enfants, mais il était renseigné : on a trouvé notamment dans les papiers de Robespierre toutes les preuves de ce que faisait Carrier. »
Vendée, les archives de l'extermination, par Alain Gérard (Éditions du CVRH).
Dominique Michonneau
source : La Nouvelle République