Introduction
De par son ADN, la Vendée est une terre singulière. Département façonné par les soubresauts d’une révolution française tumultueuse, elle a longtemps été (et reste encore aujourd’hui d’une certaine manière) marquée d’une exception dont l’origine se trouve sans nul doute dans l’insurrection quasiment généralisée de ses populations en Mars 1793. Sur un territoire de dix-mille kilomètres carrés, soit bien au-delà des limites du département, près de six-cents paroisses se sont soulevées massivement, unanimement, en l’espace de quelques jours seulement. Après qu’une Vendée administrative ait été créée, une nouvelle Vendée était en train de naître : la Vendée Militaire.
A peine le soulèvement avait-il commencé, que la zone insurgée était déjà présentée comme une terre conservatrice, rétrograde, anti-républicaine et anti-française par la propagande de l’époque (journaux, tribunes, proclamations...), qui construisait en direct les contours d’une image destinée à perdurer dans l’inconscient collectif. L’image d’un déchirement français.
Et comme l’histoire officielle est toujours écrite par les vainqueurs, la Vendée a donc malheureusement traîné très longtemps avec elle ce cliché péjoratif d’un département arriéré, opposé au progrès, et devenu de par le fait incompatible avec les nouvelles aspirations de notre histoire de France moderne. Un cliché savamment entretenu par différents historiens, Jules Michelet en tête.
Alors, historiquement parlant, la Vendée et la France ont-elles des itinéraires parallèles ? La présente étude tente de répondre à cette question.
A peine le soulèvement avait-il commencé, que la zone insurgée était déjà présentée comme une terre conservatrice, rétrograde, anti-républicaine et anti-française par la propagande de l’époque (journaux, tribunes, proclamations...), qui construisait en direct les contours d’une image destinée à perdurer dans l’inconscient collectif. L’image d’un déchirement français.
Et comme l’histoire officielle est toujours écrite par les vainqueurs, la Vendée a donc malheureusement traîné très longtemps avec elle ce cliché péjoratif d’un département arriéré, opposé au progrès, et devenu de par le fait incompatible avec les nouvelles aspirations de notre histoire de France moderne. Un cliché savamment entretenu par différents historiens, Jules Michelet en tête.
Alors, historiquement parlant, la Vendée et la France ont-elles des itinéraires parallèles ? La présente étude tente de répondre à cette question.
Une Vendée anti-française
Dès les premières semaines suivant l’insurrection vendéenne de Mars 1793, le pouvoir révolutionnaire, complètement désarmé face à une telle situation de crise, entend décrédibiliser cette révolte purement et simplement incompréhensible : en effet, les sujets du Roi d’hier sont devenus les citoyens de la République d’aujourd’hui, or comment des citoyens dignes de ce nom peuvent-ils s’insurger contre une révolution « bonne et généreuse » faite par le peuple et pour le peuple ?
Aux yeux de l’opinion publique, on cherche donc à déshumaniser les révoltés, à les stigmatiser, et pour ce faire, il n’y a qu’un seul moyen : les mettre au ban de la société française, et les regarder désormais comme de véritables parias.
Le Moniteur Universel, journal officiel de l’époque, contribue à relayer cette vision marginalisante en mettant en évidence les encouragements de certains politiques aux militaires prêts à partir combattre en Vendée :
« Allez combattre le fanatisme et l’aristocratie ligués […] Vous êtes Français, vos ennemis ne le sont plus, vous vaincrez »1
1) Le Moniteur Universel. Séance du 26 Mars 1793.
La rupture est consommée. La terminologie est très claire : selon ces propos – qui traduisent le climat de pensée ambiant à cette période dans la sphère politique – la société se trouve alors divisée en deux clans bien distincts : les Français et les autres... La fracture semble définitive.
Le seul dénominateur commun qu’il est possible de trouver entre les deux belligérants est la lutte pour la défense de la liberté :
— Liberté de culte, de religion et libertés individuelles pour les uns
— Pour les autres, la liberté au sens noble, telle que la définissent les philosophes des Lumières et qui, englobant toutes sortes de notions abstraites, sert donc de justification possible à toutes les aberrations2.
Cette vision méprisante, dégradée et rétrograde imposée officiellement en haut-lieu se retrouve bien évidemment dans le terme très connoté de « brigands », employé maintes et maintes fois par les révolutionnaires pour désigner les insurgés. Dans la langue française de cette époque, c’est un qualificatif très en vogue (chez Voltaire et bien d’autres) que l’on utilisait habituellement pour se référer aux malfaiteurs, aux voyous, aux truands, et autres personnages qui appartiennent aux couches les plus basses de la société.
1) Le Moniteur Universel. Séance du 26 Mars 1793.
2) Cf : la phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté »
Aux yeux de l’opinion publique, on cherche donc à déshumaniser les révoltés, à les stigmatiser, et pour ce faire, il n’y a qu’un seul moyen : les mettre au ban de la société française, et les regarder désormais comme de véritables parias.
Le Moniteur Universel, journal officiel de l’époque, contribue à relayer cette vision marginalisante en mettant en évidence les encouragements de certains politiques aux militaires prêts à partir combattre en Vendée :
« Allez combattre le fanatisme et l’aristocratie ligués […] Vous êtes Français, vos ennemis ne le sont plus, vous vaincrez »1
1) Le Moniteur Universel. Séance du 26 Mars 1793.
La rupture est consommée. La terminologie est très claire : selon ces propos – qui traduisent le climat de pensée ambiant à cette période dans la sphère politique – la société se trouve alors divisée en deux clans bien distincts : les Français et les autres... La fracture semble définitive.
Le seul dénominateur commun qu’il est possible de trouver entre les deux belligérants est la lutte pour la défense de la liberté :
— Liberté de culte, de religion et libertés individuelles pour les uns
— Pour les autres, la liberté au sens noble, telle que la définissent les philosophes des Lumières et qui, englobant toutes sortes de notions abstraites, sert donc de justification possible à toutes les aberrations2.
Cette vision méprisante, dégradée et rétrograde imposée officiellement en haut-lieu se retrouve bien évidemment dans le terme très connoté de « brigands », employé maintes et maintes fois par les révolutionnaires pour désigner les insurgés. Dans la langue française de cette époque, c’est un qualificatif très en vogue (chez Voltaire et bien d’autres) que l’on utilisait habituellement pour se référer aux malfaiteurs, aux voyous, aux truands, et autres personnages qui appartiennent aux couches les plus basses de la société.
1) Le Moniteur Universel. Séance du 26 Mars 1793.
2) Cf : la phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté »
Un cliché savamment entretenu
Pendant bien des décennies encore après le conflit, l’image stéréotypée de la Vendée, fabriquée lors de la Révolution, collera à la peau de ce département. Et rien ni personne ne parviendra à nuancer cette vision. Bien au contraire, car renvoyer l’image d’une Vendée arriérée, ultra-catholique, réactionnaire, dissidente, et rebelle à la République Française arrange : cela permet de justifier, de cautionner, aux yeux de l’Histoire, l’effroyable répression menée par les armées révolutionnaires. Une manière comme une autre de se déculpabiliser, et par là même, de faire passer les victimes pour des bourreaux, et inversement.
Souvenons-nous des paroles de Robespierre qui, au mois d’Août 1793 – c’est-à dire dans le feu des événements – annonçaient explicitement :
« Ou bien la Vendée est déclarée coupable. Alors, ce que nous avons fondé est légitime. Ou bien la Vendée est déclarée innocente. Alors, pèsera, sur chacun d’entre nous et sur la Révolution toute entière, un terrible soupçon »3
3) Le Journal des Jacobins. Août 1793.
Il fallait donc que la Vendée soit déclarée coupable. Plus qu’une option, c’était une nécessité. Impérieuse, vitale, essentielle. Il fallait qu’elle ait tord pour sauver et préserver, au regard de l’Histoire, et aux yeux de la postérité surtout, l’oeuvre des révolutionnaires.
Longtemps après la révolution française, cette tradition va perdurer, notamment par le biais d’historiens qui se complairont à inscrire cette version des choses dans le marbre de l’Histoire officielle...
C’est le cas de Jules Michelet. Historien ayant un goût prononcé pour la philosophie des Lumières, cet intellectuel du XIXe Siècle est mandaté par Louis-Philippe pour rédiger, sur commande, une histoire officielle. Ainsi naîtra l’Histoire de la Révolution Française (1847-1853). Faisant preuve d’une plume alerte et, il faut le reconnaître, talentueuse, cet historien va littéralement mythifier l’histoire en glorifiant les épisodes de cette période. Pour certains, le résultat est remarquable, mais la rigueur historique laisse à désirer... Maître des partis-pris et des raccourcis faciles, Michelet n’hésite pas à parler des Vendéens comme d’une « race », faite de « sauvages », mais qui est « fort heureusement éteinte ».
Oubliant qu’écrire l’Histoire requiert une rigueur et une justesse de tous les instants ( fiabilité et confrontations des sources), Michelet s’intéresse aux effets de la révolte vendéenne sans chercher à en comprendre les causes, qui ne peuvent qu’être obscures et complètement illégitimes : ses déductions sont hâtives, partielles, et empreintes de préjugés. Nous sommes en plein dans la légende. Une espèce de « légende noire vendéenne » à la sauce Michelet. Quand l’Histoire est falsifiée de la sorte, elle relève davantage de la fiction, du roman, voire de la fable, et non-pas d’une compréhension objective et éclairée de ces événements. Autrement dit, en travestissant les faits pour refléter une pseudo-réalité historique, Michelet nous offre l’exemple d’une histoire institutionnelle qui continue à s’écrire de manière erronée, tronquée. Nous sommes visiblement bien loin des grands principes d’Hérodote pour qui l’Histoire se devait surtout et avant tout d’être plurielle, c’est-à-dire composée d’histoires.
Dans la lignée de Michelet, d’autres suivront. Leur position idéologique est plus marquée, encore plus orientée, mais le point de vue reste strictement le même...
Dans la foulée, il convient de citer Albert Mathiez, historien qui donna dans le socialisme avant d’intégrer et de soutenir, au début du XXe siècle, plusieurs organisations à tendances marxistes et révolutionnaires (Union des Travailleurs Socialistes et Révolutionnaires, Cartel des Gauches...). Ardent admirateur de Robespierre, c’est d’ailleurs lui qui, en 1907, fonda la Société des Etudes Robespierristes, dont il deviendra le président. Il trouvera là une légitimité bien utile pour faire entendre sa voix.
Il fut par ailleurs l’élève d’Alphonse Aulard, autre grand historien, qui produira lui-aussi une « Histoire politique de la Révolution Française » (1905). Radical-socialiste, franc-maçon militant, Aulard fut même titulaire de la première chaire d’histoire de la Révolution Française à la Sorbonne. A l’inverse de Michelet, les sources d’archives sur lesquelles il s’appuie sont beaucoup plus sérieuses, mais son point de vue reste très aiguisé, et baigné d’inspiration marxiste.
Sans vouloir stigmatiser ici la figure de l’historien en la fermant dans des carcans réducteurs, ces différentes figures – aussi tutélaires qu’elles soient – n’en font pas moins office d’historiens politiques, au sens où les différentes études réalisées suivent scrupuleusement une ligne partisane et idéologique, facilement identifiable et très marquée.
Loin des nuances et des demi-mesures, on se plaît à raconter la gloire d’une Révolution que l’on exalte. Le mythe, né avec Michelet, est magnifié. Il devient immortel. La Révolution est sublimée. Elle devient alors un événement libérateur, émancipateur, et surtout, un élément de progrès dans la mesure où, selon ces historiens, le peuple s’est levé pour se libérer enfin du joug de l’Eglise, de l’oppression religieuse et de la tyrannie royale, devenus les grands maux gangrénant depuis des siècles une France en mal de changement... On cherche à justifier la Terreur, et quand bien même on ne peut le faire, on argue que cette dernière était une étape, certes regrettable, mais indispensable pour parvenir à délivrer au peuple des bonheurs tous neufs et des joies inédites.
En suivant cette vision des choses, il va de soi que la Vendée est bien évidemment confortée dans son statut de « bête noire » de l’Histoire de France... Rendez-vous compte : une région qui se rebelle contre le progrès, contre le changement, ne saurait mériter la moindre mansuétude... Et que dire de ses habitants qui, alors que la France était en plein bouleversement, en étaient encore à s’agenouiller face à l’autel, soumis, crédules et fanatisés par des prêtres tirant les ficelles de la révolte... On les assimile presque à des hommes des cavernes aux instincts vils et sauvages... Pour ces différents historiens qui encensent la figure de Robespierre - grand homme auréolé de gloire au service de sa Patrie - , cela ne fait aucun doute : la répression des armées républicaines sur ce territoire insurgé, bien que sévère et effroyable, était largement méritée. De plus, l’extermination qu’a subi la Vendée de plein fouet s’est avérée utile pour débarrasser la Nation de ces parasites, de ces corps malades, qu’elle ne pouvait alors assimiler en son sein 4.
C’est ainsi qu’au fil du temps qui passe et des nombreuses études sur la question, les mentalités se forgent et s’imprègnent, consciemment ou non, d’une version de l’Histoire imposée par les tenanciers de la « vérité » officielle. Comme une forme de diktat de la mémoire.
Dans le camp d’en face, les quelques Mémoires (Madame de La Rochejaquelein (1889), Comtesse de la Bouëre (1890) pour ne citer que les plus connues...) et autres témoignages publiés au cours du XIXe Siècle n’y changeront rien : le clivage né au moment de la Révolution Française persiste et s’agrandit. La récupération politique de ces événements ravive chaque fois plus cette grande blessure française. La Vendée, fautive, est pointée du doigt, sacrifiée sur l’autel de la Révolution. Le divorce entre son histoire et celle de la France semble irrémédiable... Etre vendéen semble devenu incompatible avec le fait d’être français. Français d’une nouvelle France.
Souvenons-nous des paroles de Robespierre qui, au mois d’Août 1793 – c’est-à dire dans le feu des événements – annonçaient explicitement :
« Ou bien la Vendée est déclarée coupable. Alors, ce que nous avons fondé est légitime. Ou bien la Vendée est déclarée innocente. Alors, pèsera, sur chacun d’entre nous et sur la Révolution toute entière, un terrible soupçon »3
3) Le Journal des Jacobins. Août 1793.
Il fallait donc que la Vendée soit déclarée coupable. Plus qu’une option, c’était une nécessité. Impérieuse, vitale, essentielle. Il fallait qu’elle ait tord pour sauver et préserver, au regard de l’Histoire, et aux yeux de la postérité surtout, l’oeuvre des révolutionnaires.
Longtemps après la révolution française, cette tradition va perdurer, notamment par le biais d’historiens qui se complairont à inscrire cette version des choses dans le marbre de l’Histoire officielle...
C’est le cas de Jules Michelet. Historien ayant un goût prononcé pour la philosophie des Lumières, cet intellectuel du XIXe Siècle est mandaté par Louis-Philippe pour rédiger, sur commande, une histoire officielle. Ainsi naîtra l’Histoire de la Révolution Française (1847-1853). Faisant preuve d’une plume alerte et, il faut le reconnaître, talentueuse, cet historien va littéralement mythifier l’histoire en glorifiant les épisodes de cette période. Pour certains, le résultat est remarquable, mais la rigueur historique laisse à désirer... Maître des partis-pris et des raccourcis faciles, Michelet n’hésite pas à parler des Vendéens comme d’une « race », faite de « sauvages », mais qui est « fort heureusement éteinte ».
Oubliant qu’écrire l’Histoire requiert une rigueur et une justesse de tous les instants ( fiabilité et confrontations des sources), Michelet s’intéresse aux effets de la révolte vendéenne sans chercher à en comprendre les causes, qui ne peuvent qu’être obscures et complètement illégitimes : ses déductions sont hâtives, partielles, et empreintes de préjugés. Nous sommes en plein dans la légende. Une espèce de « légende noire vendéenne » à la sauce Michelet. Quand l’Histoire est falsifiée de la sorte, elle relève davantage de la fiction, du roman, voire de la fable, et non-pas d’une compréhension objective et éclairée de ces événements. Autrement dit, en travestissant les faits pour refléter une pseudo-réalité historique, Michelet nous offre l’exemple d’une histoire institutionnelle qui continue à s’écrire de manière erronée, tronquée. Nous sommes visiblement bien loin des grands principes d’Hérodote pour qui l’Histoire se devait surtout et avant tout d’être plurielle, c’est-à-dire composée d’histoires.
Dans la lignée de Michelet, d’autres suivront. Leur position idéologique est plus marquée, encore plus orientée, mais le point de vue reste strictement le même...
Dans la foulée, il convient de citer Albert Mathiez, historien qui donna dans le socialisme avant d’intégrer et de soutenir, au début du XXe siècle, plusieurs organisations à tendances marxistes et révolutionnaires (Union des Travailleurs Socialistes et Révolutionnaires, Cartel des Gauches...). Ardent admirateur de Robespierre, c’est d’ailleurs lui qui, en 1907, fonda la Société des Etudes Robespierristes, dont il deviendra le président. Il trouvera là une légitimité bien utile pour faire entendre sa voix.
Il fut par ailleurs l’élève d’Alphonse Aulard, autre grand historien, qui produira lui-aussi une « Histoire politique de la Révolution Française » (1905). Radical-socialiste, franc-maçon militant, Aulard fut même titulaire de la première chaire d’histoire de la Révolution Française à la Sorbonne. A l’inverse de Michelet, les sources d’archives sur lesquelles il s’appuie sont beaucoup plus sérieuses, mais son point de vue reste très aiguisé, et baigné d’inspiration marxiste.
Sans vouloir stigmatiser ici la figure de l’historien en la fermant dans des carcans réducteurs, ces différentes figures – aussi tutélaires qu’elles soient – n’en font pas moins office d’historiens politiques, au sens où les différentes études réalisées suivent scrupuleusement une ligne partisane et idéologique, facilement identifiable et très marquée.
Loin des nuances et des demi-mesures, on se plaît à raconter la gloire d’une Révolution que l’on exalte. Le mythe, né avec Michelet, est magnifié. Il devient immortel. La Révolution est sublimée. Elle devient alors un événement libérateur, émancipateur, et surtout, un élément de progrès dans la mesure où, selon ces historiens, le peuple s’est levé pour se libérer enfin du joug de l’Eglise, de l’oppression religieuse et de la tyrannie royale, devenus les grands maux gangrénant depuis des siècles une France en mal de changement... On cherche à justifier la Terreur, et quand bien même on ne peut le faire, on argue que cette dernière était une étape, certes regrettable, mais indispensable pour parvenir à délivrer au peuple des bonheurs tous neufs et des joies inédites.
En suivant cette vision des choses, il va de soi que la Vendée est bien évidemment confortée dans son statut de « bête noire » de l’Histoire de France... Rendez-vous compte : une région qui se rebelle contre le progrès, contre le changement, ne saurait mériter la moindre mansuétude... Et que dire de ses habitants qui, alors que la France était en plein bouleversement, en étaient encore à s’agenouiller face à l’autel, soumis, crédules et fanatisés par des prêtres tirant les ficelles de la révolte... On les assimile presque à des hommes des cavernes aux instincts vils et sauvages... Pour ces différents historiens qui encensent la figure de Robespierre - grand homme auréolé de gloire au service de sa Patrie - , cela ne fait aucun doute : la répression des armées républicaines sur ce territoire insurgé, bien que sévère et effroyable, était largement méritée. De plus, l’extermination qu’a subi la Vendée de plein fouet s’est avérée utile pour débarrasser la Nation de ces parasites, de ces corps malades, qu’elle ne pouvait alors assimiler en son sein 4.
C’est ainsi qu’au fil du temps qui passe et des nombreuses études sur la question, les mentalités se forgent et s’imprègnent, consciemment ou non, d’une version de l’Histoire imposée par les tenanciers de la « vérité » officielle. Comme une forme de diktat de la mémoire.
Dans le camp d’en face, les quelques Mémoires (Madame de La Rochejaquelein (1889), Comtesse de la Bouëre (1890) pour ne citer que les plus connues...) et autres témoignages publiés au cours du XIXe Siècle n’y changeront rien : le clivage né au moment de la Révolution Française persiste et s’agrandit. La récupération politique de ces événements ravive chaque fois plus cette grande blessure française. La Vendée, fautive, est pointée du doigt, sacrifiée sur l’autel de la Révolution. Le divorce entre son histoire et celle de la France semble irrémédiable... Etre vendéen semble devenu incompatible avec le fait d’être français. Français d’une nouvelle France.
La Vendée et la France : l’impossible réconciliation ?
Sur le plan historique, les deux grandes crises majeures qu’a connu le XXe siècle ont complètement changé la donne : lors la première guerre mondiale, la Vendée a démontré que, contrairement aux idées reçues, elle était étroitement liée au sort de la France, car elle a payé elle-aussi un bien lourd tribut : l’impôt du sang.
Grâce aux statistiques et aux recensements effectués sur la question, nous savons aujourd’hui qu’en termes de pertes humaines, la Vendée a été l’un des départements français les plus impactés par cette première guerre, avec un pourcentage important de sa population tombée sur les champs de bataille, à Verdun et ailleurs. Pas moins de vingt-mille Vendéens ont quitté leur terre pour partir combattre l’ennemi aux côtés d’autres français, sans jamais pouvoir revenir un jour sur le sol qui les a vu naître.
Il n’y a pas plus bel exemple de dévouement et de patriotisme que cette jeunesse vendéenne versant jusqu’à la dernière goutte de son sang pour servir la cause du drapeau tricolore.
En Juin 1916, alors que les combats faisaient rage avec une rare intensité, 57 Vendéens du 137e Régiment d’Infanterie qui se préparaient à un assaut sont enterrés vivants suite à l’explosion d’un obus, tout près du Fort de Douaumont. Leur mort sacrificielle donnera naissance à la célèbre « Tranchée des Baïonnettes ». L’Histoire prétend qu’ils sont morts debouts, restés dignes jusqu’au bout.
Mais lors de ce premier conflit mondial, la Vendée n’a pas seulement donné ses fils à la France... Elle lui a aussi donné un Père - le « Père la Victoire » - et un libérateur en la personne de Georges Clémenceau. Le Tigre, issu du petit village vendéen de Mouilleron-en-Pareds...
Figure exceptionnelle qui a oeuvré pour la victoire des armées françaises, Clémenceau balaie tous les clichés : il est vendéen de souche, mais aussi fervent républicain et anti-clérical notoire. Quand la guerre éclate, il a presque soixante-quinze ans. Pour l’époque, autant dire un vieillard, mais un vieillard hors-du-commun. Une personnalité hors-normes qui restera toujours fidèle à la Vendée, dont il reconnaît tirer « son instinct d’indépendance, sa liberté de la critique, son obstination têtue et sa combativité ». Clemenceau est l’emblème de la victoire, et d’une Vendée qui trouve enfin une première réconciliation avec la France...
Il en viendra une autre, quelques années plus tard, grâce à un autre personnage providentiel qui rentera à son tour de plain-pied dans l’Histoire de France.
Il est vendéen lui aussi. Et, comme un clin d’oeil que l’Histoire se plaît parfois à placer sur son chemin, il est originaire du même petit village de Vendée que Clémenceau : Mouilleron.
Issu d’une vieille famille aristocratique, il s’est d’abord illustré au Chemin des Dames, et à Verdun, où il a combattu pendant près de seize mois.
Devenu le plus jeune général de France en 1939, il n’aura de cesse de s’illustrer au cours de la seconde guerre mondiale en devenant, encore une fois, et presque trente ans après le Tigre Clémenceau, le nouveau libérateur de la France occupée. Son nom ? Jean de Lattre de Tassigny, élevé à la dignité de Maréchal de France juste après sa mort en 1952 par le président de la République Vincent Auriol.
Aux grands hommes la patrie reconnaissante...
Ça y est, cette fois, l’histoire de la Vendée rejoint définitivement celle de la France. Cette réconciliation a d’autant plus de valeur que la Vendée, en donnant à la France deux grands libérateurs, démontre qu’elle est profondément française. En ce XXe Siècle, la terre de Vendée est plus que jamais une terre fière de ce qu’elle est, fière de ses racines, et fière d’être française. Le sang versé par ses fils sur les champs de bataille a germé pour donner, au bout du compte, les épis d’une seule et même liberté, sans plus aucun malentendus.
Clémenceau et de Lattre représentent la synthèse parfaite de deux univers et de deux Vendée différentes pour servir une seule et même Histoire : celle de la France.
Mais, au cours de ce deuxième conflit mondial, la Vendée a également démontré qu’elle était aussi une terre d’hospitalité en accueillant bon nombres de ceux qui, contraints et résignés, se sont lancés sur les routes de l’exode, la mort dans l’âme, pour fuir la misère et les bombardements (les réfugiés des Ardennes notamment).5
Faisant preuve d’une charité exemplaire, c’est aussi en Vendée, dans la région de Chavagnes-en-Paillers, que ce sont crées de véritables réseaux clandestins visant à organiser l’accueil d’enfants juifs en provenance de la capitale. Les uns après les autres, les maillons de cette chaîne d’héroïsmes discrets et courageux se sont relayés pour sauver de la rafle ces enfants des quartiers pauvres de Paris, à la barbe des nazis.
L’un de ceux-ci, David Fuchs, livrera ses souvenirs quelques années plus tard :
« Alors que disparaissaient nos familles naturelles dans la fumée des trains précédant celle des fours crématoires, d’autres familles, ici à Chavagnes, nous ouvraient grand leur bras et leurs coeurs »6
Autant de petites histoires personnelles, de visages connus et anonymes, pour écrire, ensemble, la grande Histoire.
5) C'est pourquoi depuis lors, la Vendée a toujours entretenu des liens privilégiés avec ce département du nord-est de la France.
6) Des enfants juifs en Vendée – Chavagnes 1942-1944 , Jean ROUSSEAU, Editions du Centre Vendéen de Recherches Historiques. 2004 ;
Grâce aux statistiques et aux recensements effectués sur la question, nous savons aujourd’hui qu’en termes de pertes humaines, la Vendée a été l’un des départements français les plus impactés par cette première guerre, avec un pourcentage important de sa population tombée sur les champs de bataille, à Verdun et ailleurs. Pas moins de vingt-mille Vendéens ont quitté leur terre pour partir combattre l’ennemi aux côtés d’autres français, sans jamais pouvoir revenir un jour sur le sol qui les a vu naître.
Il n’y a pas plus bel exemple de dévouement et de patriotisme que cette jeunesse vendéenne versant jusqu’à la dernière goutte de son sang pour servir la cause du drapeau tricolore.
En Juin 1916, alors que les combats faisaient rage avec une rare intensité, 57 Vendéens du 137e Régiment d’Infanterie qui se préparaient à un assaut sont enterrés vivants suite à l’explosion d’un obus, tout près du Fort de Douaumont. Leur mort sacrificielle donnera naissance à la célèbre « Tranchée des Baïonnettes ». L’Histoire prétend qu’ils sont morts debouts, restés dignes jusqu’au bout.
Mais lors de ce premier conflit mondial, la Vendée n’a pas seulement donné ses fils à la France... Elle lui a aussi donné un Père - le « Père la Victoire » - et un libérateur en la personne de Georges Clémenceau. Le Tigre, issu du petit village vendéen de Mouilleron-en-Pareds...
Figure exceptionnelle qui a oeuvré pour la victoire des armées françaises, Clémenceau balaie tous les clichés : il est vendéen de souche, mais aussi fervent républicain et anti-clérical notoire. Quand la guerre éclate, il a presque soixante-quinze ans. Pour l’époque, autant dire un vieillard, mais un vieillard hors-du-commun. Une personnalité hors-normes qui restera toujours fidèle à la Vendée, dont il reconnaît tirer « son instinct d’indépendance, sa liberté de la critique, son obstination têtue et sa combativité ». Clemenceau est l’emblème de la victoire, et d’une Vendée qui trouve enfin une première réconciliation avec la France...
Il en viendra une autre, quelques années plus tard, grâce à un autre personnage providentiel qui rentera à son tour de plain-pied dans l’Histoire de France.
Il est vendéen lui aussi. Et, comme un clin d’oeil que l’Histoire se plaît parfois à placer sur son chemin, il est originaire du même petit village de Vendée que Clémenceau : Mouilleron.
Issu d’une vieille famille aristocratique, il s’est d’abord illustré au Chemin des Dames, et à Verdun, où il a combattu pendant près de seize mois.
Devenu le plus jeune général de France en 1939, il n’aura de cesse de s’illustrer au cours de la seconde guerre mondiale en devenant, encore une fois, et presque trente ans après le Tigre Clémenceau, le nouveau libérateur de la France occupée. Son nom ? Jean de Lattre de Tassigny, élevé à la dignité de Maréchal de France juste après sa mort en 1952 par le président de la République Vincent Auriol.
Aux grands hommes la patrie reconnaissante...
Ça y est, cette fois, l’histoire de la Vendée rejoint définitivement celle de la France. Cette réconciliation a d’autant plus de valeur que la Vendée, en donnant à la France deux grands libérateurs, démontre qu’elle est profondément française. En ce XXe Siècle, la terre de Vendée est plus que jamais une terre fière de ce qu’elle est, fière de ses racines, et fière d’être française. Le sang versé par ses fils sur les champs de bataille a germé pour donner, au bout du compte, les épis d’une seule et même liberté, sans plus aucun malentendus.
Clémenceau et de Lattre représentent la synthèse parfaite de deux univers et de deux Vendée différentes pour servir une seule et même Histoire : celle de la France.
Mais, au cours de ce deuxième conflit mondial, la Vendée a également démontré qu’elle était aussi une terre d’hospitalité en accueillant bon nombres de ceux qui, contraints et résignés, se sont lancés sur les routes de l’exode, la mort dans l’âme, pour fuir la misère et les bombardements (les réfugiés des Ardennes notamment).5
Faisant preuve d’une charité exemplaire, c’est aussi en Vendée, dans la région de Chavagnes-en-Paillers, que ce sont crées de véritables réseaux clandestins visant à organiser l’accueil d’enfants juifs en provenance de la capitale. Les uns après les autres, les maillons de cette chaîne d’héroïsmes discrets et courageux se sont relayés pour sauver de la rafle ces enfants des quartiers pauvres de Paris, à la barbe des nazis.
L’un de ceux-ci, David Fuchs, livrera ses souvenirs quelques années plus tard :
« Alors que disparaissaient nos familles naturelles dans la fumée des trains précédant celle des fours crématoires, d’autres familles, ici à Chavagnes, nous ouvraient grand leur bras et leurs coeurs »6
Autant de petites histoires personnelles, de visages connus et anonymes, pour écrire, ensemble, la grande Histoire.
5) C'est pourquoi depuis lors, la Vendée a toujours entretenu des liens privilégiés avec ce département du nord-est de la France.
6) Des enfants juifs en Vendée – Chavagnes 1942-1944 , Jean ROUSSEAU, Editions du Centre Vendéen de Recherches Historiques. 2004 ;
Une histoire de sangs mêlés...
De tous temps, l’histoire vendéenne a été traversée par l’histoire de France. Et pour comprendre l’une, il est absolument indispensable de comprendre l’autre, dans la mesure où l’histoire de la Vendée est en quelques sortes une miniature de l’histoire de France. Au-delà des trajectoires parallèles, il faut à mon sens voir dans ces deux histoires des destins croisés. L’histoire d’une Vendée réconciliée avec celle de la France. Une recomposition identitaire en quelques sortes.
Car l’histoire vendéenne grandit l’histoire de France, et inversement.
Dans son ouvrage Quatre-vingt treize, Victor Hugo – dont la mère, Sophie Trébuchet, était vendéenne, alors que son père était un général républicain au moment de la Révolution – a écrit :
« Pour la France, la Vendée est une plaie qui est une gloire ».
Loin des rivalités passées, il y a aujourd’hui un enrichissement mutuel entre ces deux histoires, qui ont appris à se connaître. A se reconnaître.
Certes, le pardon n’est pas l’oubli, comme le prouvent les musées et autres nombreuses commémorations qui ont lieu chaque année en Vendée afin de prolonger ce devoir de mémoire... Mais la diversité d’hier a donné naissance à l’unité d’aujourd’hui. Une unité retrouvée et nécéssaire à de nombreux égards.
Tous les puyfolais vous le diront : « Au Puy du Fou, les soirs de Cinescénie, on se sent vendéen. Et plus on se sent vendéen, plus on se sent français ».
Car l’histoire vendéenne grandit l’histoire de France, et inversement.
Dans son ouvrage Quatre-vingt treize, Victor Hugo – dont la mère, Sophie Trébuchet, était vendéenne, alors que son père était un général républicain au moment de la Révolution – a écrit :
« Pour la France, la Vendée est une plaie qui est une gloire ».
Loin des rivalités passées, il y a aujourd’hui un enrichissement mutuel entre ces deux histoires, qui ont appris à se connaître. A se reconnaître.
Certes, le pardon n’est pas l’oubli, comme le prouvent les musées et autres nombreuses commémorations qui ont lieu chaque année en Vendée afin de prolonger ce devoir de mémoire... Mais la diversité d’hier a donné naissance à l’unité d’aujourd’hui. Une unité retrouvée et nécéssaire à de nombreux égards.
Tous les puyfolais vous le diront : « Au Puy du Fou, les soirs de Cinescénie, on se sent vendéen. Et plus on se sent vendéen, plus on se sent français ».
La Vendée d’aujourd’hui, un exemple français
Les souffrances et les vexations que la Vendée a subi au cours de ces deux derniers siècles ne se sont pas transformées en une quelconque amertume vis-à-vis de la France. Bien au contraire, au lieu d’intérioriser sa douleur, cette terre martyrisée d’hier l’a sublimé, comme pour mieux se délivrer des traumatismes passés. Des traumatismes indélébiles, transmis de générations en générations, qui ont été durs à digérer pendant très longtemps, mais qui en revanche sont en quelques sortes la base de l’identité vendéenne d’aujourd’hui...
Ce département que l’on se plaisait naguère à présenter comme renfermé, recroquevillé sur lui-même, prouve aujourd’hui qu’il n’en est rien...
Depuis la seconde moitié du siècle dernier, la Vendée a su relever d’incroyables défis qui, pourtant, étaient loin d’être gagnés d’avance, à tel point que certains spécialistes n’hésitent plus à parler de « miracle vendéen » : économiquement parlant, c’est aujourd’hui un département désenclavé, dynamique, ouvert sur la France et sur le monde (de nos jours, la Vendée concentre, après Paris, le plus grand nombre de sièges sociaux de grandes entreprises, et abrite sur son territoire plus de quarante fleurons mondiaux).
Elle possède également l’un des plus faibles taux de chômage de tout le pays. Des chefs de paroisses aux chefs d’entreprises, il y a eu, vous en conviendrez, un bond énorme. Un bond de géant, sans doute...
Mais la Vendée a aussi démontré qu’elle est une terre de challenges et d’aventures : naturellement ouverte sur l’océan, elle a donné, dès 1989, son nom à une compétition qui fait partie désormais des plus grandes et des plus exigeantes : le Vendée Globe, une course à la voile autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
L’image d’une Vendée ouverte sur le monde et qui s’exporte sur toutes les mers du globe...
La réussite actuelle de la Vendée ne peut-être pleinement expliquée qu’en prenant en compte tous les critères et les particularités qui ont sillonné l’histoire de cette terre singulière. Fidèle à son identité et à ses racines, la Vendée a su concilier tradition (valeurs, mémoire(s)...) et modernité (progrès économique, scientifique et technologique). Comme le disait d’ailleurs l’écrivain vendéen Jean Yole :
« C’est le rôle de chaque génération de recueillir ce que la tradition détient de sages leçons, d’énergies accordées, pour ensemencer les réalités futures. La tradition, c’est le pied-mère. Le progrès, c’est le greffon. »
Ce département que l’on se plaisait naguère à présenter comme renfermé, recroquevillé sur lui-même, prouve aujourd’hui qu’il n’en est rien...
Depuis la seconde moitié du siècle dernier, la Vendée a su relever d’incroyables défis qui, pourtant, étaient loin d’être gagnés d’avance, à tel point que certains spécialistes n’hésitent plus à parler de « miracle vendéen » : économiquement parlant, c’est aujourd’hui un département désenclavé, dynamique, ouvert sur la France et sur le monde (de nos jours, la Vendée concentre, après Paris, le plus grand nombre de sièges sociaux de grandes entreprises, et abrite sur son territoire plus de quarante fleurons mondiaux).
Elle possède également l’un des plus faibles taux de chômage de tout le pays. Des chefs de paroisses aux chefs d’entreprises, il y a eu, vous en conviendrez, un bond énorme. Un bond de géant, sans doute...
Mais la Vendée a aussi démontré qu’elle est une terre de challenges et d’aventures : naturellement ouverte sur l’océan, elle a donné, dès 1989, son nom à une compétition qui fait partie désormais des plus grandes et des plus exigeantes : le Vendée Globe, une course à la voile autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
L’image d’une Vendée ouverte sur le monde et qui s’exporte sur toutes les mers du globe...
La réussite actuelle de la Vendée ne peut-être pleinement expliquée qu’en prenant en compte tous les critères et les particularités qui ont sillonné l’histoire de cette terre singulière. Fidèle à son identité et à ses racines, la Vendée a su concilier tradition (valeurs, mémoire(s)...) et modernité (progrès économique, scientifique et technologique). Comme le disait d’ailleurs l’écrivain vendéen Jean Yole :
« C’est le rôle de chaque génération de recueillir ce que la tradition détient de sages leçons, d’énergies accordées, pour ensemencer les réalités futures. La tradition, c’est le pied-mère. Le progrès, c’est le greffon. »