Le grand logis et la chapelle de la Motte-Glain
A lire les immatriculations des véhicules qui convergeaient vers la Motte-Glain – les uns venus de Cornouaille, d’autres du Maine ou du Cotentin, sans oublier un détachement d’irréductibles Vendéens – on se serait cru revenu à l’une de ces assemblées de Chouans qui se tinrent, comme au manoir de la Jonchère en septembre 1799, dans cette région si propice aux réunions secrètes.
Celle-ci s’est cependant tenue au grand jour – et quel jour radieux ! – dans un cadre historique exceptionnel, fleuron des Marches de Bretagne, où les combats de la Chouannerie ont laissé une profonde empreinte. Point de ralliement pour les participants, ponctuels ou retardataires égarés dans ce Bocage impénétrable, la chapelle du château nous a accueillis à partir de 10h30 pour une évocation en images des activités du Souvenir Chouan de Bretagne au cours de l’année 2011. L’occasion de faire revivre quelques beaux souvenirs communs…
Le président Noël Stassinet est également revenu sur plusieurs événements récents : l’émission de Franck Ferrand à laquelle il avait participé ; la disparition de l’association de la Chouannerie Sarthoise qui fusionne avec sa sœur mayennaise ; ou encore la prochaine réunion des Chouanneries dans la région de Dinard, Dinan, Saint-Malo et Cancale qui promet déjà un beau programme.
Après les divers rapports et bilans encourageants quant aux progrès de l’association, Tanneguy Lehideux, historien local et biographe du chef chouan Terrien dit Cœur de Lion, a pris la parole pour nous brosser le tableau du Pays de la Mée sous la Révolution. Cette région de marches insérée dans un triangle Rennes-Nantes-Angers a longtemps souffert de son isolement. Essentiellement couverte de bois et de landes, dépourvue de routes, elle était toute désignée pour devenir un terrain idéal de résistance aux menées des révolutionnaires.
Le président Noël Stassinet est également revenu sur plusieurs événements récents : l’émission de Franck Ferrand à laquelle il avait participé ; la disparition de l’association de la Chouannerie Sarthoise qui fusionne avec sa sœur mayennaise ; ou encore la prochaine réunion des Chouanneries dans la région de Dinard, Dinan, Saint-Malo et Cancale qui promet déjà un beau programme.
Après les divers rapports et bilans encourageants quant aux progrès de l’association, Tanneguy Lehideux, historien local et biographe du chef chouan Terrien dit Cœur de Lion, a pris la parole pour nous brosser le tableau du Pays de la Mée sous la Révolution. Cette région de marches insérée dans un triangle Rennes-Nantes-Angers a longtemps souffert de son isolement. Essentiellement couverte de bois et de landes, dépourvue de routes, elle était toute désignée pour devenir un terrain idéal de résistance aux menées des révolutionnaires.
Visite du château de la Motte-Glain
Si le soulèvement de mars 1793 fut durement réprimé au nord de la Loire, bon nombre d’insurgés du Pays de la Mée purent rallier l’armée de Bonchamps pour en former le fer de lance, les célèbres « Compagnies bretonnes ». La Virée de Galerne les ramena dans leur foyer à l’aller comme au retour, sans que ces combattants n'aient songé pour autant à abandonner l’armée vendéenne en déroute. Les survivants de Savenay revinrent y trouver refuge, dans les forêts qui couvrent les confins de la Bretagne et de l’Anjou, bientôt renforcés par les opposants à la conscription de janvier 1794.
Ces bandes armées seront le socle des insurrections chouannes qui tiendront le Pays de la Mée pendant de nombreuses années. La répression républicaine qui s’abattra sur cette région, et qui n’a rien à envier aux exactions des colonnes de Turreau, a d’ailleurs provoqué un véritable traumatisme dans les mémoires. Inutile de s’étendre ici sur les personnages mentionnés dans cette allocution, Terrien ou le vicomte de Scépeaux, dont Tanneguy Lehideux a largement parlé dans son livre.
Ces bandes armées seront le socle des insurrections chouannes qui tiendront le Pays de la Mée pendant de nombreuses années. La répression républicaine qui s’abattra sur cette région, et qui n’a rien à envier aux exactions des colonnes de Turreau, a d’ailleurs provoqué un véritable traumatisme dans les mémoires. Inutile de s’étendre ici sur les personnages mentionnés dans cette allocution, Terrien ou le vicomte de Scépeaux, dont Tanneguy Lehideux a largement parlé dans son livre.
Vue sur la chapelle
Au sortir de la chapelle, l’assistance s’est retrouvée au milieu de la cour d’honneur où lui était servi un apéritif maison vivement apprécié, la « Brigandine » concoctée par les Brigands du Bocage. Ce précieux renfort de convivialité a permis à chacun de prendre place, vers 14h, aux côtés de Madame de Lézardière, autour des tables dressées dans la salle à manger du grand logis, dominée par une majestueuse cheminée de tuffeau, digne des plus élégants châteaux de la Loire. Attribuons une mention spéciale pour le traiteur qui nous a régalés !
Faut-il que la table chouanne soit, comme la vendéenne, fatale aux horaires… le programme s’en est en effet trouvé quelque peu chamboulé. La fille de notre hôtesse ne nous en a pas moins entraînés dans la visite de ces lieux chargés d’histoire : la chapelle tout d’abord, puis les salles du grand logis jusqu’à l’étage du plus pur XVe siècle.
Faut-il que la table chouanne soit, comme la vendéenne, fatale aux horaires… le programme s’en est en effet trouvé quelque peu chamboulé. La fille de notre hôtesse ne nous en a pas moins entraînés dans la visite de ces lieux chargés d’histoire : la chapelle tout d’abord, puis les salles du grand logis jusqu’à l’étage du plus pur XVe siècle.
Sur le champ de la bataille du Grand-Auverné
Autant dire que les animations prévues pour la fin de l’après-midi en ont été réduites à une seule étape, près du Petit-Auverné. Là, sous la conduite de Tanneguy Lehideux, nous nous sommes aventurés au plus profond d’une lande isolée, théâtre d’un impitoyable combat entre Chouans et Bleus au début de l’année 1796. Comme seule relique de ce fait d’armes qu’il a retracé, l’historien nous a indiqué un tertre où reposeraient selon lui les corps des 200 soldats républicains restés sur le champ de cette bataille, ce qui vaudrait à ce terrain, dans la tradition locale, d’être préservé de toute activité humaine.
La journée a prit fin ici, vers 19h, au beau milieu de cette lande fleurie bordée d’épais rideaux de genêts. De retour aux voitures, nous nous sommes une dernière fois réunis pour boire le cidre de l’amitié, un rituel si apprécié lors de toutes les manifestations du Souvenir Chouan de Bretagne.
La journée a prit fin ici, vers 19h, au beau milieu de cette lande fleurie bordée d’épais rideaux de genêts. De retour aux voitures, nous nous sommes une dernière fois réunis pour boire le cidre de l’amitié, un rituel si apprécié lors de toutes les manifestations du Souvenir Chouan de Bretagne.