Le cimetière des martyrs : un lieu sacré d'histoire et de mémoire

Le journal Ouest-France a mis en ligne hier un article sur l'histoire de la chapelle des Martyrs récemment dévastée par des vandales.


Marie-Alix de Rengervé et Dominique Séchet, venus constater les dégats au nom de l'Association du Souvenir Vendéen
L'histoire

Suite aux récents actes de vandalisme, les responsables du Souvenir Vendéen et les propriétaires de la chapelle des Martyrs s'interrogent sur l'avenir de ce haut lieu d'histoire et de mémoire. Le point en quelques dates.

Mars 1794 : le massacre

La révolution fait rage. Yzernay est dans la tourmente des guerres de Vendée. Les colonnes infernales républicaines sillonnent le canton et massacrent tout ce qu'ils trouvent sur leur passage. La forêt de Vezins est devenue le refuge des villageois, installés à différents endroits sous les fougères. Stofflet a installé son quartier général ainsi qu'un hôpital au coeur de la forêt.

En mars 1794, un habitant de Chanteloup, dénonce les refuges aux républicains. Un massacre horrible s'en suit, une sauvagerie sans nom. Environ 1 500 personnes ont péri sur l'ensemble de la forêt de Vezins, au cours de ce mois de mars 1794.

1821 : le cimetière des martyrs

Pendant plusieurs années, les villageois rescapés n'ont pas osé retourner sur les lieux du massacre.

En 1821, le comte de Colbert-Maulévrier fait entourer de murs le carré occupé par l'ancien hôpital, réunit dans une vaste fosse les ossements vénérés des victimes, au-dessus desquels il érige une croix en bois. En 1863, une chapelle est construite dans la même enceinte et les dépouilles de la famille de Colbert y sont rapatriées. Ce site a été dénommé aussitôt cimetière des martyrs et, est vite devenu un lieu de pèlerinage très fréquenté.

1950 : le Souvenir Vendéen

En 1950, l'association du Souvenir Vendéen, avec la participation des moines de Bellefontaine et le concours de la famille de Chabot, propriétaire du cimetière, rénove l'oratoire dont la bénédiction aura lieu le 10 juin 1951 par Mgr Chapoulie, évêque d'Angers.

1988 : première profanation

Le premier acte important de vandalisme et de profanation de la crypte a eu lieu en 1988. Depuis cette date, les lieux ont été saccagés de nombreuses fois. L'intensité des actes va crescendo depuis quelques années, tant dans le nombre que dans la violence, 2002, juillet 2008, octobre 2009 et dernier en date, août 2010. Cette fois-ci, il ne reste plus rien, tout est saccagé. Seule la crypte a été épargnée grâce à l'énorme pierre qui en bloque l'accès depuis plusieurs années.

Et maintenant...

« Les auteurs de ces actes n'ont sans doute pas conscience de violer un véritable lieu de prière et de recueillement empreint d'histoire et de sacré », déplore M me de Fougeroux. Mais une chose est certaine, « nous n'abandonnerons pas ce site », précise Marie-Alix de Rengervé, déléguée cantonale du Souvenir Vendéen. « Nous avons le devoir moral de perpétuer la mémoire de ces martyrs » ajoute Dominique Séchet, membre actif de cette même association.

Pour le moment, tout le monde est encore sous le choc. Mais la question du devenir de ce lieu est posée.
Samedi 11 Septembre 2010
La rédaction
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