Les Compagnies bretonnes de Bonchamps

La Loire séparait les territoires insurgés de l'Ouest de la France : vendéens au sud, chouans au nord. Mais le fleuve ne constituait pas une frontière hermétique et les liens furent nombreux entre les deux rives.


Portrait du général de Bonchamps (1760-1793)
Alors que l'insurrection de mars 1793 gagnait du terrain dans les Mauges et le Bocage vendéen, les tentatives de soulèvements au-delà la Loire furent rapidement étouffées, à cause d'une plus forte présence militaire chargée de la défense des ports et de leurs routes d'accès. Une partie des rebelles de la rive droite échappa aux persécutions en ralliant leurs frères d'armes de l'autre côté du fleuve, afin de poursuivre le combat. Ils intégrèrent l'Armée de Bonchamps, dont il formèrent le noyau le plus stable sous les ordres des frères Fleuriot. Leur camp de base fut établi près de Cholet.

Drapeau de l'Armée de Bonchamps
Bonchamps mit sur pied, à ses frais, le meilleur corps d'armée. Il fournit des uniformes et organisa ses soldats d'élite de la rive droite en 12 corps (6 compagnies bretonnes commandées par d'Autichamp et 6 angevines commandées par Scépeaux, beau-frère de Bonchamps), chaque compagnie composée de 600 à 800 hommes. Plusieurs futurs chefs chouans firent leurs armes au sein de cette armée : Terrien Cœur de Lion et Plouzin (qui combattront entre la Loire et l'Erdre), Ménard, Dieusie et Turpin (en Craonnais, au nord-ouest de l'Anjou), etc

Vue de Saint-Florent-le-Vieil où l'armée vendéenne franchit la Loire le 18 octobre 1793
Bonchamps proposa dès le mois de juin 1793 d'envoyer ses compagnies au nord de la Loire pour insurger le pays, mais son plan ne fut pas suivi. Il s'opposa en revanche au passage du fleuve par l'armée vendéenne vaincue à Cholet (17 octobre 1793), grossie d'un flot de réfugiés qui ne pouvaient, à ses yeux, qu'encombrer les opérations militaires. Les événements lui donnèrent raison.

La campagne de l'armée vendéenne outre Loire se termina tragiquement. La compagnie bretonne de Terrien la suivit jusqu'au désastre de Savenay (23 décembre 1793). Les autres unités s'étaient disloquées sur le chemin de retour. Fortes de leur expérience sur les champs de batailles de la Vendée, elles reprendront du service à partir de 1794, cette fois en pays chouans.

Lien : Les Compagnies bretonnes de Bonchamps, sur le site Chouans de Haute-Bretagne

A lire :
Bonchamps et l'insurrection vendéenne, 1760-1793 (René Blachez)
Campagne d'Outre-Loire de l'Armée vendéenne, 1793 (P. Le Menuet de La Jugannière)
Combats d'un Chouan, Terrien Cœur de Lion (Tanneguy Lehideux)
Dimanche 5 Septembre 2010
La rédaction
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