Octobre 1793, le tournant de la Guerre de Vendée

L'offensive républicaine d'octobre 1793 aboutit à l'effondrement des Blancs. Retour sur ces journées qui ont décidé du sort de la Vendée…


Malgré le renfort de la prestigieuse Armée de Mayence, envoyée dans l'Ouest à la fin de l'été 1793, le plan républicain de septembre a échoué sur tous les fronts. L'offensive sur les Mauges s'est soldée par deux échecs cuisants, le 18, l'un au Pont-Barré sur la route d'Angers, l'autre à Coron sur la route de Saumur. Celle des Mayençais, venus de Nantes, a connu le même sort près de Torfou, le 19, défaite d'autant plus sévère qu'elle a été suivie de nouveaux revers à Montaigu le 21 et à Saint-Fulgent le 22.

Lescure blessé à mort près de la Tremblaye (vitrail de l'église du Pin-en-Mauges)
Mais les ressources des Bleus semblent inépuisables, tandis que les Vendéens s'affaiblissent à chaque combat. Un nouveau conseil de guerre républicain se tient à Saumur le 2 octobre. Les Bleus ont compris que les Mauges, le cœur de la Vendée rebelle, sont imprenables. Tous leurs assauts s'y sont brisés depuis le printemps dernier. L'offensive doit se concentrer sur le sud, vers Mortagne et Châtillon (Mauléon). Les Blancs tentent encore de les arrêter le 6 à Treize-Septiers, sur la route de Montaigu, et dans une série de violents combats du 9 au 12 autour de Châtillon. Les Bleus s'apprêtent pourtant à resserrer leur étau sur le centre du pays insurgé.

Le 14 octobre, l'Armée de Mayence quitte Montaigu pour Tiffauges, tandis que celle de Luçon, commandée par Marceau, marche sur Les Herbiers. La première entre le lendemain à Mortagne, que les Vendéens ont évacué, bientôt rejointe par la seconde qui a incendié au passage les moulins des Alouettes. Partout les flammes signalent leur avancée.

La Déroute de Cholet, tableau du Musée des Guerres de Vendée à Cholet
Le 16 octobre, les soldats républicains rassemblés devant Mortagne se heurtent à leurs adversaires sur une ligne allant de Saint-Christophe-du-Bois à l'ouest, jusqu'au château de la Tremblaye à l'est. D'Elbée commande l'aile droite des Vendéens, Lescure l'aile gauche. Le combat acharné tourne en leur faveur, lorsque ce dernier reçoit un coup mortel. Démoralisés par cette perte, les Blancs se replient sur Cholet qu'ils abandonnent, faute de munitions qui se trouvent à Beaupréau.

Le 17 octobre, après un conseil de guerre, les Vendéens font volte-face et reviennent à la charge sur Cholet. La rencontre des deux armées a lieu au nord de la ville, sur les hauteurs de la Papinière, entre le château de la Treille à l'ouest et celui du Bois-Grolleau à l'est. La bataille semble tourner à l'avantage des Blancs, mais le sang-froid de Kléber et les blessures mortelles reçues par Bonchamps et d'Elbée finissent par donner la victoire aux Bleus. Au soir de cette journée sanglante, les vaincus battent en retraite vers Beaupréau, puis Saint-Florent-le-Vieil. Les Vendéens ont perdu leur place forte. Une décision funeste va les engager dans une campagne tragique, à partir du 18 octobre, au nord de la Loire : la Virée de Galerne.

Samedi 16 Octobre 2010
La rédaction
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