Les premières mesures de l'assemblée constituante (vente de biens ecclésiastiques, suppression des ordres religieux) semblent ne soulever que peu de réactions hostiles dans le Morbihan. En revanche, la Constitution civile du clergé, votée le 12 juillet 1790, et l'obligation de serment imposé à tous les prêtres fonctionnaires par le décret du 27 novembre 1790 sont mal perçues par le clergé. Mgr Amelot, évêque de Vannes, pourtant favorable au nouveau régime, émet des objections à cette dernière mesure dans une lettre diffusée au clergé les 25 et 26 décembre 1790. Deux jours plus tard, le directoire du Morbihan dénonce au président de l'Assemblée nationale la lettre et la défection de l'évêque de Vannes. Cependant, le décret relatif à la prestation de serment tarde à paraître dans le Morbihan. Il est finalement diffusé le 27 janvier dans le district d'Hennebont, le 31 janvier à Pontivy et le 1er février 1791 à Auray et Ploërmel. Tous les ecclésiastiques fonctionnaires publics doivent sous huitaine prêter serment à la Constitution civile sous peine de destitution.
Le 5 février 1791, les administrateurs du directoire du Morbihan sollicitent des renforts auprès du président de l'assemblée nationale : « Aujourd'hui, M. le président, ce n'est pas un régiment qu'il nous faut. Notre département et les quatre qui l'avoisinent, égarés par les prêtres demandons [...] une armée et des commissaires. Nous sommes à la veille d'une convulsion générale. Le fanatisme secoue ses torches […] Dans cette position, nous prions l'assemblée nationale de préparer sans délai les secours puissants que sollicite avec insistance notre malheureux département. »
En effet, dans les paroisses des environs de Ploërmel, les paysans établissent des gardes de nuit pour empêcher la fermeture des églises et l'arrestation du clergé. Deux cents à trois cents paysans se rendent le 7 février au matin à Auray pour transmettre au directoire du district une pétition. Le même jour, trois cents paysans se dirigent vers Vannes. Tous affirment leur attachement à l'évêque et à leurs recteurs et ne veulent pas qu'on les inquiète avec le serment.
En effet, dans les paroisses des environs de Ploërmel, les paysans établissent des gardes de nuit pour empêcher la fermeture des églises et l'arrestation du clergé. Deux cents à trois cents paysans se rendent le 7 février au matin à Auray pour transmettre au directoire du district une pétition. Le même jour, trois cents paysans se dirigent vers Vannes. Tous affirment leur attachement à l'évêque et à leurs recteurs et ne veulent pas qu'on les inquiète avec le serment.
Carte du Morbihan en 1790
Le directoire demande immédiatement « quatre canons et le nombre d'artilleurs nécessaires ». Ce sont « 504 hommes de la garde nationale de Lorient et cent hommes de la garnison du Port-Louis auxquels se [joignent] à Landévant cent cinquante hommes du bataillon auxiliaire des colonies » et « un détachement de la garde nationale du Port-Louis et d'Hennebont » qui arrivent le surlendemain. Sabre en bandoulière, les militaires envahissent la cour de l'évêché et montent jusqu'aux appartements de Mgr Amelot qui s'enfuit par le jardin. Il est repris et gardé militairement dans son palais. La rumeur se répand que l'évêque est prisonnier.
Le 13 février 1791, des paysans des paroisses de l'est de Vannes se dirigent sur la ville pour libérer leur évêque. Les soldats les stoppent au Liziec, sur la route de Rennes. Le commissaire au roi au district de Vannes rapporte : « Les attroupés, que les rapports avaient accusés être d'abord de 1.500 à 1.600, ne lâchèrent pas tous le pied ; on assure qu'il en resta un parti d'environ quatre cents, qui attendirent de pied ferme nos braves dragons de Lorient qui formaient l'avant-garde […] Les attroupés firent plusieurs charges ; on fond sur eux le sabre à la main, et l'on parvient à les dissiper. Plusieurs attroupés sont restés sur le carreau. Le nombre de morts sera toujours un mystère, sûrement deux, peut-être quatre, peut-être dix, ont été tués, les mutins n'ayant pas tardé à enlever les corps morts. Le nombre de prisonniers est de vingt-neuf. »
Après cet affrontement, Mgr Amelot est déchu de son siège épiscopal. Dans le Morbihan, seulement 48 prêtres sur 454 prêtèrent serment à la constitution civile du clergé. Vingt-cinq prêtres furent guillotinés, d'autres furent exilés. Plus de deux cent cinquante se cachèrent dans leur famille ou chez des paroissiens.
Sources : Archives départementales du Morbihan en ligne
Le 13 février 1791, des paysans des paroisses de l'est de Vannes se dirigent sur la ville pour libérer leur évêque. Les soldats les stoppent au Liziec, sur la route de Rennes. Le commissaire au roi au district de Vannes rapporte : « Les attroupés, que les rapports avaient accusés être d'abord de 1.500 à 1.600, ne lâchèrent pas tous le pied ; on assure qu'il en resta un parti d'environ quatre cents, qui attendirent de pied ferme nos braves dragons de Lorient qui formaient l'avant-garde […] Les attroupés firent plusieurs charges ; on fond sur eux le sabre à la main, et l'on parvient à les dissiper. Plusieurs attroupés sont restés sur le carreau. Le nombre de morts sera toujours un mystère, sûrement deux, peut-être quatre, peut-être dix, ont été tués, les mutins n'ayant pas tardé à enlever les corps morts. Le nombre de prisonniers est de vingt-neuf. »
Après cet affrontement, Mgr Amelot est déchu de son siège épiscopal. Dans le Morbihan, seulement 48 prêtres sur 454 prêtèrent serment à la constitution civile du clergé. Vingt-cinq prêtres furent guillotinés, d'autres furent exilés. Plus de deux cent cinquante se cachèrent dans leur famille ou chez des paroissiens.
Sources : Archives départementales du Morbihan en ligne