« Angers, 7 ventôse. Stofflet n'est plus. Arrêté le 5, à 2 heures après minuit, il a été condamné à mort le 6 à 5 heures du matin par le conseil militaire qui s'était assemblé à une heure. Il a subi son jugement le même jour, à dix heures précises. Quatre des siens ont eu le même sort ; mais le sixième, âgé de quatorze ans, a été condamné à la détention jusqu'à la paix (1).
« Une foule immense occupait le Champ-de-Mars, où le jugement a été exécuté au milieu d'un bataillon quarré composé de la garnison et de la garde nationale (2). On est d'autant plus étonné de la réputation que cet homme s'était acquise, que les réponses annoncent un esprit très ordinaire. Sa mort n'a rien de remarquable. Lorsqu'on le fit sortir de son cachot pour le conduire au tribunal, il fut effrayé du commandement en chef du détachement : Ah ! Messieurs, s'écria-t-il, ne me sabrez pas, je vous en cojure. – Apprends, répondit l'officier, que tu es entre les mains des républicains et non parmi des assassins ; tu vas être conduit devant tes juges, si la loi te condamne, tu subiras ton jugement conformément à la loi. (3)
« Ainsi rentreront dans le néant tous chefs de parti et ceux qui oseront arborer l'étendard de la révolte. La fermeté, la justice et l'humanité qui guident actuellement nos généraux, sont un heureux présage pour la fin de cette guerre longue et cruelle. Ces trois vertus nous font espérer les plus heureux succès ; l'une arrêtera leurs projets, l'ambitieux et le fanatique, l'autre encouragera l'habitant tranquille à jouir sans trouble des bienfaits que la nature, aidée du travail, établira parmi les êtres faits pour se soulager, une concorde universelle… Dieu le veuille ! »
« Une foule immense occupait le Champ-de-Mars, où le jugement a été exécuté au milieu d'un bataillon quarré composé de la garnison et de la garde nationale (2). On est d'autant plus étonné de la réputation que cet homme s'était acquise, que les réponses annoncent un esprit très ordinaire. Sa mort n'a rien de remarquable. Lorsqu'on le fit sortir de son cachot pour le conduire au tribunal, il fut effrayé du commandement en chef du détachement : Ah ! Messieurs, s'écria-t-il, ne me sabrez pas, je vous en cojure. – Apprends, répondit l'officier, que tu es entre les mains des républicains et non parmi des assassins ; tu vas être conduit devant tes juges, si la loi te condamne, tu subiras ton jugement conformément à la loi. (3)
« Ainsi rentreront dans le néant tous chefs de parti et ceux qui oseront arborer l'étendard de la révolte. La fermeté, la justice et l'humanité qui guident actuellement nos généraux, sont un heureux présage pour la fin de cette guerre longue et cruelle. Ces trois vertus nous font espérer les plus heureux succès ; l'une arrêtera leurs projets, l'ambitieux et le fanatique, l'autre encouragera l'habitant tranquille à jouir sans trouble des bienfaits que la nature, aidée du travail, établira parmi les êtres faits pour se soulager, une concorde universelle… Dieu le veuille ! »
(1) Les condamnés étaient, outre Stofflet, Lichstenheim, Devarannes, Moreau et Pinot. Michel Grollot fut grâcié en raison de son jeune âge.
(2) Stofflet et ses compagnons ont été fusillés en face de la manufacture de toiles Joubert, sur le Champ-de-Mars.
(3) Contrairement à ce que décrit l'article, Stofflet montra une impassible fermeté. Avant de mourir, il demanda si un Lorrain se trouvait parmi la troupe. Un homme sortit du rang, à qui le général fit cadeau de sa montre. Stofflet refusa qu'on lui bandât les yeux en disant : Je vais vous apprendre une fois de plus qu'un général vendéen n'a pas peur des balles. A peine tombés, les corps des condamnés furent déposés dans une charrette à bras et conduits au cimetière du Clon, aujourd'hui disparu.
Source : Archives du Maine-et-Loire en ligne, Presse -> Les Affiches d'Angers -> An IV -> ventôse p. 8/34
(2) Stofflet et ses compagnons ont été fusillés en face de la manufacture de toiles Joubert, sur le Champ-de-Mars.
(3) Contrairement à ce que décrit l'article, Stofflet montra une impassible fermeté. Avant de mourir, il demanda si un Lorrain se trouvait parmi la troupe. Un homme sortit du rang, à qui le général fit cadeau de sa montre. Stofflet refusa qu'on lui bandât les yeux en disant : Je vais vous apprendre une fois de plus qu'un général vendéen n'a pas peur des balles. A peine tombés, les corps des condamnés furent déposés dans une charrette à bras et conduits au cimetière du Clon, aujourd'hui disparu.
Source : Archives du Maine-et-Loire en ligne, Presse -> Les Affiches d'Angers -> An IV -> ventôse p. 8/34