Le programme de cette commémoration annonce un rassemblement à 18 heures, un dépôt de gerbe et une prière, au pied de la Croix de Charette, place Viarme à Nantes, là même où le général vendéen fut exécuté le 29 mars 1796.
Extrait de Charette et la Guerre de Vendée 1793-1796, par René Bittard des Portes, pp. 601-603 :
Sur la place des Agriculteurs (actuelle place Viarme), 5.000 hommes de troupe forment le carré ; plusieurs généraux s'y trouvent avec les représentants. Les musiques militaires ont l'ordre de ne pas jouer avant l'exécution. Charette, l'air impassible, entre dans le carré ; il échange à voix basse quelques paroles cordiales avec Travot [l'officier qui l'a capturé], puis il s'éloigne du même pas ferme, cherchant des yeux le peloton d'exécution et semblant passer en revue la garnison de Nantes.
L'abbé Guibert l'exhorte au courage. Le Vendéen lui répond : « J'ai cent fois bravé la mort, j'y vais pour la dernière fois sans la braver, sans la craindre. »
Un roulement funèbre se fait entendre ; Charette prononce distinctement un acte de contrition. Il embrasse son confesseur, regarde, avec un sourire tranquille, le cercueil, qui a été déposé devant le mur où il doit s'adosser, et va se placer face au peloton d'exécution, dix-huit chasseurs des montagnes, du bataillon qui l'a fait prisonnier. Un adjudant de place lui fait signe de se mettre à genoux, Charette refuse dédaigneusement de la tête et de la main droite. Un gendarme s'approche pour lui bander les yeux, même refus. Alors, le chef royaliste, le regard étincelant, la taille cambrée, retire son bras gauche blessé de l'écharpe qui le soutient, place la main droite sur son cœur et prononce ces paroles :
« Soldats, ajustez bien, c'est ici qu'il faut frapper un brave ! »
Sur la place des Agriculteurs (actuelle place Viarme), 5.000 hommes de troupe forment le carré ; plusieurs généraux s'y trouvent avec les représentants. Les musiques militaires ont l'ordre de ne pas jouer avant l'exécution. Charette, l'air impassible, entre dans le carré ; il échange à voix basse quelques paroles cordiales avec Travot [l'officier qui l'a capturé], puis il s'éloigne du même pas ferme, cherchant des yeux le peloton d'exécution et semblant passer en revue la garnison de Nantes.
L'abbé Guibert l'exhorte au courage. Le Vendéen lui répond : « J'ai cent fois bravé la mort, j'y vais pour la dernière fois sans la braver, sans la craindre. »
Un roulement funèbre se fait entendre ; Charette prononce distinctement un acte de contrition. Il embrasse son confesseur, regarde, avec un sourire tranquille, le cercueil, qui a été déposé devant le mur où il doit s'adosser, et va se placer face au peloton d'exécution, dix-huit chasseurs des montagnes, du bataillon qui l'a fait prisonnier. Un adjudant de place lui fait signe de se mettre à genoux, Charette refuse dédaigneusement de la tête et de la main droite. Un gendarme s'approche pour lui bander les yeux, même refus. Alors, le chef royaliste, le regard étincelant, la taille cambrée, retire son bras gauche blessé de l'écharpe qui le soutient, place la main droite sur son cœur et prononce ces paroles :
« Soldats, ajustez bien, c'est ici qu'il faut frapper un brave ! »
Un officier donne le signal, le peloton fait feu, sept balles seulement frappent au but, six en plein corps, l'une à la tempe gauche. Le général reste un instant debout, comme s'il n'était pas atteint, puis la jambe gauche fléchit, ensuite la hanche, le coude s'appuie à terre comme pour retarder la chute, le corps s'étend enfin dans l'attitude du repos.
Au commandement du général Duthil, les tambours battent, les musiques jouent. Une députation des troupes de la garnison s'approche du cadavre, bientôt la foule suit et défile à son tour. La République s'était vengée, Charette était bien mort, et cependant, deux jours après, la municipalité de Nantes le faisait déterrer pour s'en assurer encore…
Au commandement du général Duthil, les tambours battent, les musiques jouent. Une députation des troupes de la garnison s'approche du cadavre, bientôt la foule suit et défile à son tour. La République s'était vengée, Charette était bien mort, et cependant, deux jours après, la municipalité de Nantes le faisait déterrer pour s'en assurer encore…