Selon Ouest-France, chaque année, le Prix Combourg distingue un écrivain dont l’œuvre honore la mémoire de François-René de Chateaubriand.
Le 14e prix a été attribué, cet après-midi, à Reynald Secher, pour son livre Vendée : du génocide au mémoricide (Ed. Cerf). C’est le journaliste Christophe Barbier, lauréat l’an passé, qui lui a remis ce prix au château de Combourg, en présence des membres de l’académie Chateaubriand et de plusieurs personnalités.
Ensuite, Reynald Secher a été l’invité de la médiathèque pour animer une conférence-débat puis signer des dédicaces.
source de l'article Ouest-France du samedi 6 octobre
Le 14e prix a été attribué, cet après-midi, à Reynald Secher, pour son livre Vendée : du génocide au mémoricide (Ed. Cerf). C’est le journaliste Christophe Barbier, lauréat l’an passé, qui lui a remis ce prix au château de Combourg, en présence des membres de l’académie Chateaubriand et de plusieurs personnalités.
Ensuite, Reynald Secher a été l’invité de la médiathèque pour animer une conférence-débat puis signer des dédicaces.
source de l'article Ouest-France du samedi 6 octobre
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Interview de Reynald Secher lors de la sortie de son livre à l'automne 2011
Reportage du Souvenir Chouan de Bretagne, présent lors de la remise du prix
En ce samedi 6 octobre 2012, brumes et pluie sur l’imposant château de Combourg, maison d’enfance de « l’enchanteur », François-René de Chateaubriand…. C’est dans cette demeure prestigieuse, en présence de la Comtessede La Tour du Pin Verclause et de son fils, que, chaque année, est remis le Prix Combourg. Ce prix littéraire français, créé en 1998, récompense un écrivain dont le style honore l’œuvre de Chateaubriand. Parmi les précédents lauréats, de grandes signatures : Marguerite Castillon du Perron, Michel David-Weill, Jean Raspail, Jean-Maurice de Montremy, Francis Huré, Jean-Christian Petitfils, Marc Fumaroli, Régis Debray, Jean d’Ormesson, Gérard Leclerc, Philippe Barthelet, Philippe de Saint Robert.
Cette année, le jury du prix Combourg, par la voix de son président, Philippe de Saint Robert, a décerné cette récompense à Reynald Secher pour l’ensemble de son œuvre, et plus particulièrement pour son dernier ouvrage «Vendée, du Génocide au Mémoricide », paru en octobre 2011.
Le lauréat 2011, Christophe Barbier, directeur de l’Express, est chaleureusement remercié de sa présence à Combourg, en dépit d’un emploi du temps chargé, par le Président du jury et Hervé Louboutin, fondateur de cet évènement littéraire.
Avant de remettre le Prix à Reynald Secher, Christophe Barbier prend la parole pour saluer l’importance, la qualité, la rigueur des recherches de Reynald Secher en soulignant avec force et admiration son travail d’écrivain, de journaliste (belle reconnaissance !!) et tout simplement son travail d’homme. Et de conclure par une phrase qui va ouvrir une des plus belles joutes oratoires, aux dires des fidèles de cette remise de prix, que l’on ait pu entendre dans ce salon où plane l’esprit de Chateaubriand :
« Me voici ému, touché, ébranlé par la lecture de ce livre, beaucoup plus près aujourd’hui de votre position, mais pas convaincu, et je vais vous dire pourquoi ».
Christophe Barbier déroule ensuite sa brillante démonstration avec l’intelligence et la force de conviction que l’on connait. Est-ce un génocide ?
« Bien sûr, la liste des horreurs est édifiante, d’autant plus qu’elle est examinée à la loupe de notre humanisme actuel. Toutes les violences commises en Vendée nous paraissent insupportables, et cependant, peut-on employer le terme « génocide » ?
Le génocide peut se définir par le fait de tuer quelqu’un pour ce qu’il est, pas pour ce qu’il fait. Or, les Vendéens étaient dans le « faire » et pas dans « l’être ». Le cœur porté par ces combattants est un signe de ralliement, un acte politique qui peut justifier la détermination des Bleus. L’acte politique se reconnaît aussi dans le refus de la conscription qui s’inscrit dans une logique de sécession. Jusqu’en 1793, il s’agit d’une guerre civile ; avec les lois d’août et d’octobre, il s’agit d’un crime d’Etat, d’un crime de masse avec la panoplie des crimes de guerre et toutes les caractéristiques d’un crime contre l’humanité. Les Vendéens se battent pour un projet politique différent de l’objectif républicain, d’où la poudrière politique…
A ce stade de la controverse, Christophe Barbier sourit en avouant avoir l’impression de se « faire l’avocat du diable « et ajoute, à plusieurs reprises d’ailleurs, "être là pour apporter la contradiction en soulignant qu’il s’attend à une réaction vive !!"
S’il ne s’agit pas d’un génocide, de quoi parle-t-on ? D’un système de dépopulation, mieux d’un populicide, selon le terme de Gracchus Babeuf : éradiquer une population pour des raisons politiques. La Vendée était devenue une idée, celle d’un autre régime possible.
Paradoxalement, la Restauration n’a pas servi la mémoire des victimes vendéennes.
"L’abrogation des lois de 1793 serait une bonne idée si elle est associée à un débat national, à l’érection de monuments et la construction de musées. Il faut aussi rétablir l’Histoire et rendre compte de l’intégralité des horreurs commises en Vendée."
Dans le cas d’une reconnaissance universitaire, d’une union nationale autour de la reconnaissance du génocide, Christophe Barbier termine en promettant son ralliement aux idées de Reynald Secher.
Après avoir reçu le prix Combourg 2012 et remercié chaleureusement Hervé Louboutin, Madame de La Tour du Pin, les combourgeois par l’intermédiaire de leur maire, et ses quatre enfants présents, Reynald Secher évoque avec émotion les liens qui l’ont très tôt, dès l’enfance, attaché à la belle ville de Combourg. C’est là aussi qu’il finalisa son DEA, qu’il fut enseignant et qu’il écrivit, de 1983 à1985, sa thèse sur la génocide, sous l’impulsion de son maître et ami Jean Meyer à qui il rendra hommage lors de la conférence prévue un peu plus tard à la médiathèque.
Se définissant comme démocrate par rapport au sentiment républicain de Christophe Barbier, il met l’accent aussi sur ce qui les unit : l’humilité indispensable sur ce sujet, la méthode et la quête, tout aussi essentielles. Et, pour répondre au fair-play de son interlocuteur, il avoue en souriant l’avoir un peu craint, ne le connaissant pas personnellement mais très au fait de sa grande intelligence ! Reynald Secher répond donc aux arguments développés par Christophe Barbier.
Lire la suite sur Souvenir Chouan de Bretagne
Cette année, le jury du prix Combourg, par la voix de son président, Philippe de Saint Robert, a décerné cette récompense à Reynald Secher pour l’ensemble de son œuvre, et plus particulièrement pour son dernier ouvrage «Vendée, du Génocide au Mémoricide », paru en octobre 2011.
Le lauréat 2011, Christophe Barbier, directeur de l’Express, est chaleureusement remercié de sa présence à Combourg, en dépit d’un emploi du temps chargé, par le Président du jury et Hervé Louboutin, fondateur de cet évènement littéraire.
Avant de remettre le Prix à Reynald Secher, Christophe Barbier prend la parole pour saluer l’importance, la qualité, la rigueur des recherches de Reynald Secher en soulignant avec force et admiration son travail d’écrivain, de journaliste (belle reconnaissance !!) et tout simplement son travail d’homme. Et de conclure par une phrase qui va ouvrir une des plus belles joutes oratoires, aux dires des fidèles de cette remise de prix, que l’on ait pu entendre dans ce salon où plane l’esprit de Chateaubriand :
« Me voici ému, touché, ébranlé par la lecture de ce livre, beaucoup plus près aujourd’hui de votre position, mais pas convaincu, et je vais vous dire pourquoi ».
Christophe Barbier déroule ensuite sa brillante démonstration avec l’intelligence et la force de conviction que l’on connait. Est-ce un génocide ?
« Bien sûr, la liste des horreurs est édifiante, d’autant plus qu’elle est examinée à la loupe de notre humanisme actuel. Toutes les violences commises en Vendée nous paraissent insupportables, et cependant, peut-on employer le terme « génocide » ?
Le génocide peut se définir par le fait de tuer quelqu’un pour ce qu’il est, pas pour ce qu’il fait. Or, les Vendéens étaient dans le « faire » et pas dans « l’être ». Le cœur porté par ces combattants est un signe de ralliement, un acte politique qui peut justifier la détermination des Bleus. L’acte politique se reconnaît aussi dans le refus de la conscription qui s’inscrit dans une logique de sécession. Jusqu’en 1793, il s’agit d’une guerre civile ; avec les lois d’août et d’octobre, il s’agit d’un crime d’Etat, d’un crime de masse avec la panoplie des crimes de guerre et toutes les caractéristiques d’un crime contre l’humanité. Les Vendéens se battent pour un projet politique différent de l’objectif républicain, d’où la poudrière politique…
A ce stade de la controverse, Christophe Barbier sourit en avouant avoir l’impression de se « faire l’avocat du diable « et ajoute, à plusieurs reprises d’ailleurs, "être là pour apporter la contradiction en soulignant qu’il s’attend à une réaction vive !!"
S’il ne s’agit pas d’un génocide, de quoi parle-t-on ? D’un système de dépopulation, mieux d’un populicide, selon le terme de Gracchus Babeuf : éradiquer une population pour des raisons politiques. La Vendée était devenue une idée, celle d’un autre régime possible.
Paradoxalement, la Restauration n’a pas servi la mémoire des victimes vendéennes.
"L’abrogation des lois de 1793 serait une bonne idée si elle est associée à un débat national, à l’érection de monuments et la construction de musées. Il faut aussi rétablir l’Histoire et rendre compte de l’intégralité des horreurs commises en Vendée."
Dans le cas d’une reconnaissance universitaire, d’une union nationale autour de la reconnaissance du génocide, Christophe Barbier termine en promettant son ralliement aux idées de Reynald Secher.
Après avoir reçu le prix Combourg 2012 et remercié chaleureusement Hervé Louboutin, Madame de La Tour du Pin, les combourgeois par l’intermédiaire de leur maire, et ses quatre enfants présents, Reynald Secher évoque avec émotion les liens qui l’ont très tôt, dès l’enfance, attaché à la belle ville de Combourg. C’est là aussi qu’il finalisa son DEA, qu’il fut enseignant et qu’il écrivit, de 1983 à1985, sa thèse sur la génocide, sous l’impulsion de son maître et ami Jean Meyer à qui il rendra hommage lors de la conférence prévue un peu plus tard à la médiathèque.
Se définissant comme démocrate par rapport au sentiment républicain de Christophe Barbier, il met l’accent aussi sur ce qui les unit : l’humilité indispensable sur ce sujet, la méthode et la quête, tout aussi essentielles. Et, pour répondre au fair-play de son interlocuteur, il avoue en souriant l’avoir un peu craint, ne le connaissant pas personnellement mais très au fait de sa grande intelligence ! Reynald Secher répond donc aux arguments développés par Christophe Barbier.
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