Portrait de René Vallette, fondateur de la Revue du Bas-Poitou
Henri Bourgeois
Henri Bourgeois était avocat. Il est décédé le 5 février 1942, au Bois-Joli, commune des Moutiers-les-Maufaits. Ce fut un grand amoureux et un grand serviteur de la Vendée. Dans le n° 32 de la première série du Souvenir Vendéen, L. Douillard et le Docteur Coubard faisaient son éloge à l’occasion de sa disparition. Relisons-les : « Né à La Verrie, le 12 juin 1856, il était l’aîné de cinq enfants du Docteur Paul Bourgeois, le très vaillant et très populaire député de la 2e circonscription de la Roche-sur-Yon, qui représenta, pendant plus de trente ans, le Haut-Bocage à la Chambre, dont il fut, pendant plusieurs années, le doyen d’âge. Sa grand-mère maternelle était la nièce de Mgr Paillou qui fut évêque de La Rochelle et de Luçon, après la tourmente révolutionnaire. Son grand-père paternel, qui n’avait pas encore 16 ans lorsqu’éclata la guerre de Vendée, fut tout de suite officier de cavalerie dans l’armée poitevine, puis dans l’armée du Centre. Son bisaïeul, Jacques Forestier, notaire royal à La Gaubretière avant la Révolution, remplit les fonctions de Commissaire général à l’armée du Centre. » Autant dire qu’il avait un arbre généalogique de première qualité, ce qui lui donnait une immense énergie pour défendre la cause de ses ancêtres. « Avocat plein de verve et d’entrain, et journaliste sans peur, il se fit le champion de la cause catholique ; il chargeait l’adversaire tête baissée, frappant d’estoc, toujours désintéressé et sans haine… Il se voua ensuite à l’étude de la Vendée et il fonda, en 1897, la Vendée Historique, dont il assura la publication jusqu’à la veille de la guerre de 1914 ». La Vendée Historique paraissait les 5 et 20 de chaque mois. Cette revue d’une douzaine de pages se lisait comme un feuilleton et traitait à la fois de l’histoire, de la littérature et des légendes vendéennes. Mais, c’est surtout l’histoire qui dominait. Le sommaire du n° 115 du 5 octobre 1901 en donne un bon exemple : Pays des « Géants » : Courlay ; Généraux de la Vendée Militaire : Marigny ; Un détracteur de Mme de La Rochejaquelein : réponse à l’abbé Bossard ; Le Livre d’Or de la Vendée, rubrique alimentée par le Chanoine Uzureau, aumônier du Champ-des Martyrs. Le thème d’un Livre d’Or, listant l’ensemble des martyrs connu de l’Epopée Vendéenne, sera ensuite repris par le Souvenir Vendéen. Qui d’autre que le Docteur Coubard peut mieux évoquer l’œuvre d’Henri Bourgeois ? Laissons-lui la conclusion de cet hommage : « La Vendée historique ?…La petite revue historique dans laquelle, pendant dix-sept années, Henri Bourgeois a donné le meilleur de lui-même, est beaucoup plus que cela : c’est toute la Vendée…, non seulement historique, mais mystique, poétique, traditionnaliste et pittoresque. Un tel travail appartient véritablement à notre patrimoine régional et l’on peut dire que son auteur est de ceux qui, avant la lettre, ont largement fait œuvre du Souvenir Vendéen. Henri Bourgeois a bien mérité de la Vendée.
Henri Bourgeois était avocat. Il est décédé le 5 février 1942, au Bois-Joli, commune des Moutiers-les-Maufaits. Ce fut un grand amoureux et un grand serviteur de la Vendée. Dans le n° 32 de la première série du Souvenir Vendéen, L. Douillard et le Docteur Coubard faisaient son éloge à l’occasion de sa disparition. Relisons-les : « Né à La Verrie, le 12 juin 1856, il était l’aîné de cinq enfants du Docteur Paul Bourgeois, le très vaillant et très populaire député de la 2e circonscription de la Roche-sur-Yon, qui représenta, pendant plus de trente ans, le Haut-Bocage à la Chambre, dont il fut, pendant plusieurs années, le doyen d’âge. Sa grand-mère maternelle était la nièce de Mgr Paillou qui fut évêque de La Rochelle et de Luçon, après la tourmente révolutionnaire. Son grand-père paternel, qui n’avait pas encore 16 ans lorsqu’éclata la guerre de Vendée, fut tout de suite officier de cavalerie dans l’armée poitevine, puis dans l’armée du Centre. Son bisaïeul, Jacques Forestier, notaire royal à La Gaubretière avant la Révolution, remplit les fonctions de Commissaire général à l’armée du Centre. » Autant dire qu’il avait un arbre généalogique de première qualité, ce qui lui donnait une immense énergie pour défendre la cause de ses ancêtres. « Avocat plein de verve et d’entrain, et journaliste sans peur, il se fit le champion de la cause catholique ; il chargeait l’adversaire tête baissée, frappant d’estoc, toujours désintéressé et sans haine… Il se voua ensuite à l’étude de la Vendée et il fonda, en 1897, la Vendée Historique, dont il assura la publication jusqu’à la veille de la guerre de 1914 ». La Vendée Historique paraissait les 5 et 20 de chaque mois. Cette revue d’une douzaine de pages se lisait comme un feuilleton et traitait à la fois de l’histoire, de la littérature et des légendes vendéennes. Mais, c’est surtout l’histoire qui dominait. Le sommaire du n° 115 du 5 octobre 1901 en donne un bon exemple : Pays des « Géants » : Courlay ; Généraux de la Vendée Militaire : Marigny ; Un détracteur de Mme de La Rochejaquelein : réponse à l’abbé Bossard ; Le Livre d’Or de la Vendée, rubrique alimentée par le Chanoine Uzureau, aumônier du Champ-des Martyrs. Le thème d’un Livre d’Or, listant l’ensemble des martyrs connu de l’Epopée Vendéenne, sera ensuite repris par le Souvenir Vendéen. Qui d’autre que le Docteur Coubard peut mieux évoquer l’œuvre d’Henri Bourgeois ? Laissons-lui la conclusion de cet hommage : « La Vendée historique ?…La petite revue historique dans laquelle, pendant dix-sept années, Henri Bourgeois a donné le meilleur de lui-même, est beaucoup plus que cela : c’est toute la Vendée…, non seulement historique, mais mystique, poétique, traditionnaliste et pittoresque. Un tel travail appartient véritablement à notre patrimoine régional et l’on peut dire que son auteur est de ceux qui, avant la lettre, ont largement fait œuvre du Souvenir Vendéen. Henri Bourgeois a bien mérité de la Vendée.
René Vallette
René Vallette était également avocat, vendéen, catholique, royaliste comme Henri Bourgeois. Né à Fontenay-le-Comte le 1er mai 1854, René Vallette était vendéen jusqu’au bout des ongles. Dans le second numéro de 1939, à l’occasion de sa disparition, le 21 avril de la même année, la Revue du Bas-Poitou lui a rendu un bel hommage que nous reprenons en partie : « Sa famille maternelle – les Audé – était vendéenne pur-sang. De souche très honorable, originaire de Réaumur, elle devait apporter à l’enfant qui allait naître, le trésor des traditions du Bocage et le grand souvenir d’un oncle célèbre : le général Grégoire qui commanda la cavalerie royaliste pendant les Guerres de Vendée… D’autre part, René Vallette, comme la plupart des bons vendéens, avait sucé, avec le lait maternel, le suc de la grande tradition catholique et monarchique. Catholique et royaliste, il le fut dans l’âme, avec toute l’ardeur d’une fougue juvénile qui ne se démentit jamais : aussi, est-ce la défense de ses convictions qui lui mit la plume à la main. Elle n’en tomba qu’avec la mort ». En 1900, il s’est installé dans la propriété de sa famille maternelle, le logis de Beauregard, qui s’étendant sur les communes de Mouilleron-en-Pareds et de Saint-Germain-l’Aiguiller. Cette demeure devint pendant plus de cinquante ans le lieu de rencontres des intellectuels et des artistes de la région, le lieu de l’élaboration de La Revue du Bas-Poitou ou se côtoyèrent de très grandes plumes comme Alphonse de Chateaubriant, Edmond Béraud, le Docteur Rousseau, Emile Gabory, G. Gautherot, Jacques Nanteuil, et tant d’autres… Cette brillante équipe de collaborateurs lui permet de réaliser son projet qui fut « plus celle d’une restauration, d’une réparation due à une mémoire outragée plutôt que la simple restitution d’un patrimoine », comme le fit remarquer Christine Astoul-Calendreau, « au départ simple publication parmi d’autres, elle était devenue une référence incontournable pour qui s’intéressait à l’histoire de la région. Elle représente aussi pour nous, sur près d’un siècle, un précieux témoignage de l’évolution d’un courant de pensée et d’une sensibilité ». René Vallette était le père, le directeur et l’animateur de la Revue. Il en était l’âme.
René Vallette, tout comme Henri Bourgeois, ont été deux grands artisans de la Mémoire Vendéenne, deux grands maîtres de la Mystique Vendéenne. Ils ont courageusement combattu le Mémoricide organisé par la République française. Honneur à ces deux grands vendéens.
(article de Guy Francheteau)
René Vallette était également avocat, vendéen, catholique, royaliste comme Henri Bourgeois. Né à Fontenay-le-Comte le 1er mai 1854, René Vallette était vendéen jusqu’au bout des ongles. Dans le second numéro de 1939, à l’occasion de sa disparition, le 21 avril de la même année, la Revue du Bas-Poitou lui a rendu un bel hommage que nous reprenons en partie : « Sa famille maternelle – les Audé – était vendéenne pur-sang. De souche très honorable, originaire de Réaumur, elle devait apporter à l’enfant qui allait naître, le trésor des traditions du Bocage et le grand souvenir d’un oncle célèbre : le général Grégoire qui commanda la cavalerie royaliste pendant les Guerres de Vendée… D’autre part, René Vallette, comme la plupart des bons vendéens, avait sucé, avec le lait maternel, le suc de la grande tradition catholique et monarchique. Catholique et royaliste, il le fut dans l’âme, avec toute l’ardeur d’une fougue juvénile qui ne se démentit jamais : aussi, est-ce la défense de ses convictions qui lui mit la plume à la main. Elle n’en tomba qu’avec la mort ». En 1900, il s’est installé dans la propriété de sa famille maternelle, le logis de Beauregard, qui s’étendant sur les communes de Mouilleron-en-Pareds et de Saint-Germain-l’Aiguiller. Cette demeure devint pendant plus de cinquante ans le lieu de rencontres des intellectuels et des artistes de la région, le lieu de l’élaboration de La Revue du Bas-Poitou ou se côtoyèrent de très grandes plumes comme Alphonse de Chateaubriant, Edmond Béraud, le Docteur Rousseau, Emile Gabory, G. Gautherot, Jacques Nanteuil, et tant d’autres… Cette brillante équipe de collaborateurs lui permet de réaliser son projet qui fut « plus celle d’une restauration, d’une réparation due à une mémoire outragée plutôt que la simple restitution d’un patrimoine », comme le fit remarquer Christine Astoul-Calendreau, « au départ simple publication parmi d’autres, elle était devenue une référence incontournable pour qui s’intéressait à l’histoire de la région. Elle représente aussi pour nous, sur près d’un siècle, un précieux témoignage de l’évolution d’un courant de pensée et d’une sensibilité ». René Vallette était le père, le directeur et l’animateur de la Revue. Il en était l’âme.
René Vallette, tout comme Henri Bourgeois, ont été deux grands artisans de la Mémoire Vendéenne, deux grands maîtres de la Mystique Vendéenne. Ils ont courageusement combattu le Mémoricide organisé par la République française. Honneur à ces deux grands vendéens.
(article de Guy Francheteau)