Royrand n’a pas la reconnaissance qu’il mérite. Doyen des généraux vendéens, le commandant en chef de l’Armée du Centre a pourtant tenu un rôle majeur pendant toute la guerre de 1793.
Le chef de l’Armée du Centre
Charles Aimé de Royrand est né à Saint-Fulgent le 14 mars 1726. Il était le 3e fils de Charles Samuel de Royrand et Louise Jacquette Sageot (ou Sajot). Il avait donc tout juste 67 ans au moment ou survint l’insurrection vendéenne. Cet ancien officier fit ses armes au régiment de Navarre-Infanterie, puis au régiment d’Armagnac. Il participa aux guerres coloniales d’Amérique, avant de prendre sa retraite en 1779. De retour en France l’année suivante, il se retira dans ses terres. Il en était du reste bien pourvu dans plusieurs paroisses, à Saint-Fulgent, à La Guyonnière, à Chavagnes-en-Paillers, à Saint-Georges-de-Montaigu, etc.
Comme bon nombre de chefs vendéens, Royrand hésita avant d’accepter le commandement que les paysans lui offrirent en mars 1793. Reconnu comme chef de l’Armée du Centre dès sa formation, il s’avéra un excellent organisateur, déléguant à son second, le chevalier Sapinaud de La Verrie, la direction des troupes sur le terrain, en particulier sur le front sud de la Vendée qu’il avait en charge de défendre.
L’Armée du Centre s’acquitta de sa mission pendant les campagnes de printemps. Elle ne prit pas part à la bataille de Nantes, afin de prévenir toute attaque républicaine venue de Niort. On la trouve en revanche à l’offensive sur Luçon qui tenta en vain de desserrer l’étau de ce côté de la Vendée. La perte progressive de son territoire en septembre 1793 la rapprocha de la Grande Armée d’Anjou et du Poitou qu’elle accompagna après la défaite de Cholet (17 octobre) dans sa campagne d’outre-Loire.
Royrand fut blessé à peine dix jours après le passage de la Loire, à la bataille d’Entrammes (26 octobre). Voyant cela, Henri de La Rochejaquelein encouragea ses hommes à venger leur chef. Royrand poursuivit néanmoins le combat au fil de la Virée de Galerne, tandis que ses forces l’abandonnaient. Il mourut près de Baugé le 5 décembre 1793.
Le chef de l’Armée du Centre
Charles Aimé de Royrand est né à Saint-Fulgent le 14 mars 1726. Il était le 3e fils de Charles Samuel de Royrand et Louise Jacquette Sageot (ou Sajot). Il avait donc tout juste 67 ans au moment ou survint l’insurrection vendéenne. Cet ancien officier fit ses armes au régiment de Navarre-Infanterie, puis au régiment d’Armagnac. Il participa aux guerres coloniales d’Amérique, avant de prendre sa retraite en 1779. De retour en France l’année suivante, il se retira dans ses terres. Il en était du reste bien pourvu dans plusieurs paroisses, à Saint-Fulgent, à La Guyonnière, à Chavagnes-en-Paillers, à Saint-Georges-de-Montaigu, etc.
Comme bon nombre de chefs vendéens, Royrand hésita avant d’accepter le commandement que les paysans lui offrirent en mars 1793. Reconnu comme chef de l’Armée du Centre dès sa formation, il s’avéra un excellent organisateur, déléguant à son second, le chevalier Sapinaud de La Verrie, la direction des troupes sur le terrain, en particulier sur le front sud de la Vendée qu’il avait en charge de défendre.
L’Armée du Centre s’acquitta de sa mission pendant les campagnes de printemps. Elle ne prit pas part à la bataille de Nantes, afin de prévenir toute attaque républicaine venue de Niort. On la trouve en revanche à l’offensive sur Luçon qui tenta en vain de desserrer l’étau de ce côté de la Vendée. La perte progressive de son territoire en septembre 1793 la rapprocha de la Grande Armée d’Anjou et du Poitou qu’elle accompagna après la défaite de Cholet (17 octobre) dans sa campagne d’outre-Loire.
Royrand fut blessé à peine dix jours après le passage de la Loire, à la bataille d’Entrammes (26 octobre). Voyant cela, Henri de La Rochejaquelein encouragea ses hommes à venger leur chef. Royrand poursuivit néanmoins le combat au fil de la Virée de Galerne, tandis que ses forces l’abandonnaient. Il mourut près de Baugé le 5 décembre 1793.
Royrand dessiné par Jean Bruneau
Une généalogie confuse
Bien des historiens s’embrouillent lorsqu’il s’agit d’établir la biographie de Royrand. Sur sa mort par exemple, on trouve parfois le 15 décembre, alors qu’à cette date les Vendéens étaient déjà revenus à Laval après leur débâcle au Mans. La Fontenelle de Vaudoré* écrit quant à lui que Royrand fut blessé à Entrammes le 17 octobre (date de la bataille de Cholet) et qu’il mourut le 5 novembre (alors que les Vendéens sont encore à Fougères).
L’histoire est encore plus emmêlée lorsqu’il s’agit d’évoquer les autres membres de sa famille. Certains le confondent avec son cadet, Charles Augustin, tandis que le portrait de Charles César est plus obscur encore.
Charles Augustin de Royrand est né à Montaigu (paroisse Saint-Jean-Baptiste) le 9 mars 1731. Cet ancien officier de marine eut un bras emporté par un boulet à la bataille Ouessant contre les Anglais, le 27 juillet 1778. Ce qui lui vaudra le surnom de « Bras Coupé ». A l'instar de son aîné, Charles Augustin vivait retiré dans son logis de la Brunière, près de Chavagnes, lorsque les paysans des environs vinrent le chercher pour les commander. Sa carrière fut brève cependant, car il fut tué au combat de la Guérinière, le 19 mars 1793. On trouve parfois son nom parmi les officiers nobles exécutés après l’affaire de Quiberon en 1795. Or la liste des condamnés à mort, présentées dans le livre Quiberon 1795 du Dr Thomas de Closmadeuc (p. 289), cite nommément Charles César de Royrand et non Charles Augustin.
Bien des historiens s’embrouillent lorsqu’il s’agit d’établir la biographie de Royrand. Sur sa mort par exemple, on trouve parfois le 15 décembre, alors qu’à cette date les Vendéens étaient déjà revenus à Laval après leur débâcle au Mans. La Fontenelle de Vaudoré* écrit quant à lui que Royrand fut blessé à Entrammes le 17 octobre (date de la bataille de Cholet) et qu’il mourut le 5 novembre (alors que les Vendéens sont encore à Fougères).
L’histoire est encore plus emmêlée lorsqu’il s’agit d’évoquer les autres membres de sa famille. Certains le confondent avec son cadet, Charles Augustin, tandis que le portrait de Charles César est plus obscur encore.
Charles Augustin de Royrand est né à Montaigu (paroisse Saint-Jean-Baptiste) le 9 mars 1731. Cet ancien officier de marine eut un bras emporté par un boulet à la bataille Ouessant contre les Anglais, le 27 juillet 1778. Ce qui lui vaudra le surnom de « Bras Coupé ». A l'instar de son aîné, Charles Augustin vivait retiré dans son logis de la Brunière, près de Chavagnes, lorsque les paysans des environs vinrent le chercher pour les commander. Sa carrière fut brève cependant, car il fut tué au combat de la Guérinière, le 19 mars 1793. On trouve parfois son nom parmi les officiers nobles exécutés après l’affaire de Quiberon en 1795. Or la liste des condamnés à mort, présentées dans le livre Quiberon 1795 du Dr Thomas de Closmadeuc (p. 289), cite nommément Charles César de Royrand et non Charles Augustin.
Qui est ce Charles César de Royrand ?
La Fontenelle de Vaudoré le présente comme le frère de Charles Aimé (lui-même confondu avec Charles Augustin). D’après son interrogatoire mentionné par Closmadeuc, Charles César a 27 ans et demi en août 1795. Il est donc difficilement concevable qu’il soit le fils de Charles Samuel de Royrand et Louise Jacquette Sajot. Rappelons que ces derniers se sont mariés en 1720 et que leur dernier enfant, René François, est né en 1735.
Charles César de Royrand est en fait le fils de Charles Louis de Royrand, le frère aîné de Charles Aimé. Il est donc le neveu du chef de l’Armée du Centre. La mère de Charles César, Thérèse Charlotte du Chaffault, était la fille du vice-amiral Louis Charles du Chaffault, l’illustre vainqueur d’Ouessant. Rien étonnant par conséquent, si le jeune homme a fait ses armes dans la marine. Il s’est marié à Chavagnes le 1er septembre 1789 avec Emilie Louise Gabrielle de Suzannet. Ce nom qui deviendra bientôt célèbre dans les annales vendéennes en côtoie plusieurs autres sur l’acte de mariage : La Roche Saint-André, Guerry de Beauregard, de Buor, etc. (voir illustration ci-dessous)
Charles César quitta la France en 1791 et se retira avec sa femme à Bruxelles. Lors de l’invasion de la Belgique, il se réfugia d’abord en Hollande, puis en Angleterre. Il répondit à l’ordre donné à tous les Français se trouvant outre-Manche de s’enrôler, et entra dans le régiment d’Hector, en qualité de sous-lieutenant. C’est ainsi qu’il participa à l’expédition de Quiberon. Capturé, jugé et condamné à mort, il fut exécuté le 15 thermidor an III (2 août 1795).
* La Fontenelle de Vaudoré, Autour du drapeau blanc, Royrand, Revue du Bas-Poitou, 1896, pp. 409-415.
La Fontenelle de Vaudoré le présente comme le frère de Charles Aimé (lui-même confondu avec Charles Augustin). D’après son interrogatoire mentionné par Closmadeuc, Charles César a 27 ans et demi en août 1795. Il est donc difficilement concevable qu’il soit le fils de Charles Samuel de Royrand et Louise Jacquette Sajot. Rappelons que ces derniers se sont mariés en 1720 et que leur dernier enfant, René François, est né en 1735.
Charles César de Royrand est en fait le fils de Charles Louis de Royrand, le frère aîné de Charles Aimé. Il est donc le neveu du chef de l’Armée du Centre. La mère de Charles César, Thérèse Charlotte du Chaffault, était la fille du vice-amiral Louis Charles du Chaffault, l’illustre vainqueur d’Ouessant. Rien étonnant par conséquent, si le jeune homme a fait ses armes dans la marine. Il s’est marié à Chavagnes le 1er septembre 1789 avec Emilie Louise Gabrielle de Suzannet. Ce nom qui deviendra bientôt célèbre dans les annales vendéennes en côtoie plusieurs autres sur l’acte de mariage : La Roche Saint-André, Guerry de Beauregard, de Buor, etc. (voir illustration ci-dessous)
Charles César quitta la France en 1791 et se retira avec sa femme à Bruxelles. Lors de l’invasion de la Belgique, il se réfugia d’abord en Hollande, puis en Angleterre. Il répondit à l’ordre donné à tous les Français se trouvant outre-Manche de s’enrôler, et entra dans le régiment d’Hector, en qualité de sous-lieutenant. C’est ainsi qu’il participa à l’expédition de Quiberon. Capturé, jugé et condamné à mort, il fut exécuté le 15 thermidor an III (2 août 1795).
* La Fontenelle de Vaudoré, Autour du drapeau blanc, Royrand, Revue du Bas-Poitou, 1896, pp. 409-415.
Détail de l'acte de mariage de Charles César